Le procès du doyen d’une faculté jugé pour avoir agressé une étudiante en niqab a été une nouvelle fois reporté jeudi au 3 janvier 2013, a indiqué l’avocat de l’universitaire, Mohamed Hédi Labidi.
L’avocat d’Habib Kazdaghli, doyen de la faculté des lettres, des arts et des humanités de la Manouba (banlieue de Tunis) a expliqué que les deux parties avait demandé le report pour « examiner de nouveaux éléments du dossier ».
Une centaine de personnes, militants des droits de l’Homme et responsables politiques, étaient présents devant le tribunal jeudi matin pour manifester leur soutien à l’universitaire.
Les manifestants sont là « pour défendre la Tunisie telle que nous la voulons: moderne, démocratique, ouverte et tolérante », a déclaré avant le début de l’audience Habib Kazdaghli.
Son procès a déjà été reporté à plusieurs reprises depuis l’été, alors qu’il risque jusqu’à cinq ans de prison pour « acte de violence commis par un fonctionnaire dans l’exercice de ses fonctions ».
Les faits remontent au mois de mars, lorsque deux étudiantes portant le voile intégral ont mis à sac son bureau, selon lui. L’une d’entre elles, qui avait été exclue de la faculté pour avoir porté le niqab en salle de cours, accuse l’universitaire de l’avoir giflée.
Les deux jeunes filles sont poursuivies dans ce même procès pour avoir attaqué le bureau.
Un bras de fer oppose depuis de longs mois la direction de cette faculté de 13.000 étudiants à la mouvance salafiste. Il a été déclenché le 28 novembre 2011 avec une manifestation d’étudiants et de salafistes réclamant l’accès en cours des étudiantes en niqab.
La figure de proue de ce mouvement de contestation était Mohamed Bakhti, un militant salafiste qui est mort la semaine dernière après deux mois de grève de la faim en détention. Il avait été arrêté après l’attaque le 14 septembre de l’ambassade des Etats-Unis.
L’avocat des deux jeunes filles en procès avec M. Kazdaghli, Nizar Toumi a estimé jeudi que « le doyen assume la responsabilité morale de la mort de Bakhti » pour l’avoir « introduit dans une campagne médiatique » anti-salafiste.
Les salafiste tunisiens, une mouvance rigoriste de l’islam sunnite, estiment être les victimes d’une campagne de répression injustifiée.
A l’inverse, l’opposition laïque accuse le gouvernement dirigé par les islamistes modérés d’Ennahda de chercher à islamiser la société tunisienne, voire même de complaisance à l’égard des groupuscules radicaux.
Un bras de fer oppose depuis de longs mois la direction de cette faculté de 13.000 étudiants à la mouvance salafiste. Il a été déclenché le 28 novembre 2011 avec une manifestation d’étudiants et de salafistes réclamant l’accès en cours des étudiantes en niqab.
AFP