L’ANC au pouvoir en Afrique du Sud a essayé mercredi de réduire au silence son jeune tribun provocateur Julius Malema, en le suspendant avec effet immédiat et lui interdisant l’accès aux médias ou aux meetings du parti, sans attendre la fin d’une procédure disciplinaire en cours. Julius Malema, 31 ans, président de la Ligue de jeunesse de l’ANC depuis 2008 et agitateur public numéro un dans un pays en proie au désenchantement dix-huit ans après la fin de l’apartheid, était déjà sous le coup d’une exclusion.
Il est accusé d’avoir porté atteinte à l’unité et à l’image de l’ANC, mais il a fait appel et, en attendant la fin des recours, il continuait de régaler les médias de ses déclarations provocatrices, appelant à la saisie des terres agricoles et à la nationalisation des mines. Il y ajoutait des attaques frontales contre le chef de l’Etat et président de l’ANC, Jacob Zuma.
Il a donné une voix à la rancoeur de millions de Noirs, qui ont reçu le droit de vote en 1994, mais sont toujours chômeurs ou subalternes mal payés dans une Afrique du Sud, où la majorité des terres agricoles reste aux mains des Blancs.
Mais il a plusieurs fois franchi la ligne jaune dans une société toujours sensible sur la question raciale, effrayant les milieux d’affaires et la minorité blanche qui surpasse en aisance matérielle le reste de la population.
Sa dernière incartade remonte à vendredi, quand il a publiquement traité M. Zuma de dictateur.
C’en était trop pour le président qui a piloté une réaction de la direction du parti en deux temps.
« Zuma veut un deuxième mandat »
D’abord, une démonstration d’unité mardi lors d’une conférence de presse extraordinaire où, fait rare, ses six plus hauts dirigeants sont apparus côte à côte, M. Zuma compris, pour dire qu’ils en avaient assez et que M. Malema devait passer la main.
Mercredi, la commission nationale de discipline a annoncé « la suspension temporaire et immédiate du camarade Malema » avec « effet immédiat ».
M. Malema « n’exercera aucune fonction comme membre de l’ANC ou président de la Ligue de jeunesse », ni « ne pourra assister à aucun meeting de l’ANC ou de ses structures », ni « s’y exprimer », ni « ne pourra diffuser des communiqués sur des sujets touchant à l’ANC », a précisé le parti.
Il est accusé d’avoir porté atteinte à l’unité et à l’image de l’ANC, mais il a fait appel et, en attendant la fin des recours, il continuait de régaler les médias de ses déclarations provocatrices, appelant à la saisie des terres agricoles et à la nationalisation des mines. Il y ajoutait des attaques frontales contre le chef de l’Etat et président de l’ANC, Jacob Zuma.
Il a donné une voix à la rancoeur de millions de Noirs, qui ont reçu le droit de vote en 1994, mais sont toujours chômeurs ou subalternes mal payés dans une Afrique du Sud, où la majorité des terres agricoles reste aux mains des Blancs.
Mais il a plusieurs fois franchi la ligne jaune dans une société toujours sensible sur la question raciale, effrayant les milieux d’affaires et la minorité blanche qui surpasse en aisance matérielle le reste de la population.
Sa dernière incartade remonte à vendredi, quand il a publiquement traité M. Zuma de dictateur.
C’en était trop pour le président qui a piloté une réaction de la direction du parti en deux temps.
« Zuma veut un deuxième mandat »
D’abord, une démonstration d’unité mardi lors d’une conférence de presse extraordinaire où, fait rare, ses six plus hauts dirigeants sont apparus côte à côte, M. Zuma compris, pour dire qu’ils en avaient assez et que M. Malema devait passer la main.
Mercredi, la commission nationale de discipline a annoncé « la suspension temporaire et immédiate du camarade Malema » avec « effet immédiat ».
M. Malema « n’exercera aucune fonction comme membre de l’ANC ou président de la Ligue de jeunesse », ni « ne pourra assister à aucun meeting de l’ANC ou de ses structures », ni « s’y exprimer », ni « ne pourra diffuser des communiqués sur des sujets touchant à l’ANC », a précisé le parti.
Le jeune homme qui continue de s’accrocher à sa fonction de président de la Ligue de jeunesse, d’autant plus vigoureusement que les analystes ne lui prédisent aucun avenir politique hors du parti au pouvoir, pourra tout au plus se présenter devant la commission d’appel de discipline de l’ANC.
Cette instance doit se réunir à huis clos jeudi prochain.
« Je ne suis pas certain que les six dirigeants de l’ANC soient unis », a analysé pour l’agence sud-africaine Sapa, le politologue Eusebius McKaiser. Mais, selon lui, les dirigeants de l’ANC ont voulu neutraliser M. Malema sans plus attendre, afin de ne pas mettre en danger les chances de réélection de Jacob Zuma à la présidence du pays en 2014.
« Le point essentiel est clairement que Zuma veut un deuxième mandat (…) Il veut mettre Malema hors jeu et empêcher des leaders de l’ANC de s’afficher avec lui », a ajouté le politologue.
L’ANC tiendra en décembre un grand congrès au cours duquel Jacob Zuma briguera un deuxième mandat à la tête du parti, ce qui garantirait à terme sa réélection à la présidence. M. Malema est réputé partisan de l’actuel vice-président Kgalema Motlanthe
Cette instance doit se réunir à huis clos jeudi prochain.
« Je ne suis pas certain que les six dirigeants de l’ANC soient unis », a analysé pour l’agence sud-africaine Sapa, le politologue Eusebius McKaiser. Mais, selon lui, les dirigeants de l’ANC ont voulu neutraliser M. Malema sans plus attendre, afin de ne pas mettre en danger les chances de réélection de Jacob Zuma à la présidence du pays en 2014.
« Le point essentiel est clairement que Zuma veut un deuxième mandat (…) Il veut mettre Malema hors jeu et empêcher des leaders de l’ANC de s’afficher avec lui », a ajouté le politologue.
L’ANC tiendra en décembre un grand congrès au cours duquel Jacob Zuma briguera un deuxième mandat à la tête du parti, ce qui garantirait à terme sa réélection à la présidence. M. Malema est réputé partisan de l’actuel vice-président Kgalema Motlanthe
AFP