Le président zimbabwéen Robert Mugabe, 88 ans, est rentré jeudi d’un séjour à Singapour qui a alimenté les rumeurs sur sa santé, et relancé les spéculations sur sa succession, dans un pays encore meurtri par la violence politique des dernières années. Décrit par des médias comme à l’article de la mort pendant le week-end pascal, le vieux président a été accueilli à sa descente d’avion par plusieurs responsables du gouvernement et de la sécurité d’Etat. Il a ostensiblement plaisanté avec la vice-présidente Joice Mujuru.
« Vous avez vu la réalité », a souligné devant la presse le ministre de l’Information Webster Shamu, en ajoutant que le président était « en pleine forme ».
« Cet homme est frais comme un gardon », a-t-il insisté, s’interrogeant tout haut: « Pourquoi devons-nous souhaiter du mal à quelqu’un, pourquoi répandons-nous des rumeurs, pourquoi mentons-nous à propos de notre chef d’État? »
« Vous avez vu la réalité », a souligné devant la presse le ministre de l’Information Webster Shamu, en ajoutant que le président était « en pleine forme ».
« Cet homme est frais comme un gardon », a-t-il insisté, s’interrogeant tout haut: « Pourquoi devons-nous souhaiter du mal à quelqu’un, pourquoi répandons-nous des rumeurs, pourquoi mentons-nous à propos de notre chef d’État? »
Robert Mugabe et ses lieutenants ont toujours démenti les rumeurs persistantes selon lesquelles il serait atteint d’un cancer de la prostate qui se serait généralisé.
Les dites rumeurs se sont intensifiées après la publication, l’an dernier par WikiLeaks d’un télégramme diplomatique américain de 2008, selon lequel le gouverneur de la banque centrale Gideon Gono aurait dit à l’ambassadeur des Etats-Unis de l’époque que M. Mugabe souffrait d’un cancer de la prostate et qu’il avait été informé par les médecins qu’il avait entre trois et cinq ans à vivre.
La dernière alerte est venue d’un unique article publié par le Zimbabwe Mail, qui disait que le vieux président était « entre la vie et la mort » dans un hôpital de Singapour. Ce site d’information basé à Londres citait un cadre anonyme de la Zanu-PF, le parti de M. Mugabe.
Le président s’est officiellement rendu en Asie pour organiser les études de sa fille Bona. Mais il a mystérieusement prolongé son séjour… et l’article du Zimbabwe Mail a fait le tour du monde.
Reste que l’homme qui dirige le Zimbabwe depuis son indépendance en 1980 n’a pas préparé sa succession. Il n’a pas désigné de dauphin et a deux vice-présidents. Les règles de transmission du pouvoir sont particulièrement floues.
« L’ambiguïté de la loi à suivre en cas de mort subite de M. Mugabe (…) a le potentiel de transformer le simple désordre en chaos », avertit l’analyste politique Derek Matyszak.
En vertu de la Constitution, le vice-président qui a le plus récemment remplacé le président pendant ses déplacements doit prendre l’intérim pendant 90 jours, selon Lovemore Madhuku, un expert juridique de l’Université du Zimbabwe.
« Après les 90 jours, le Parlement se constitue en collège électoral pour désigner un nouveau président qui finit le mandat », poursuit-il.
Mais le Parlement actuel est dominé par le Mouvement pour un changement démocratique (MDC) du Premier ministre Morgan Tsvangirai, un adversaire acharné de M. Mugabe (même si les deux sont associés contre leur gré au sein d’un fragile gouvernement d’unité nationale).
D’où des craintes de troubles graves, dans ce pays dont la plupart des habitants voudraient oublier les violences politiques qui avaient accompagné la campagne électorale de 2008.
A l’intérieur même de la Zanu-PF deux camps s’affrontent, en l’absence d’un successeur désigné: l’un dirigé par Mme Mujuru et l’autre par l’intransigeant ministre de la Défense Emmerson Mnangagwa.
Le Zimbabwe Mail croit savoir que M. Mugabe a conclu un accord secret pour transmettre le pouvoir à ce dernier, mais des responsables du gouvernement et du parti ont assuré que cette information était « sans fondement ».
« Nous avons une hiérarchie que nous suivons dans le parti et Mai (Joice) Mujuru est mieux placée, ainsi que (l’autre vice-président) John Nkomo, voire (le président du parti) Simon Khaya Moyo. Ce sont les gens qui peuvent prendre le relais aujourd’hui », explique Didymus Mutasa, un haut responsable de la Zanu-PF.
« Mais pourquoi parlons-nous de ça alors que le président est toujours là? », s’insurge-t-il aussitôt.
« Le président est toujours là et nous, Africains, nous sommes bien élevés, et nous ne parlons pas du remplacement de quelqu’un quand il est vivant. »
Les dites rumeurs se sont intensifiées après la publication, l’an dernier par WikiLeaks d’un télégramme diplomatique américain de 2008, selon lequel le gouverneur de la banque centrale Gideon Gono aurait dit à l’ambassadeur des Etats-Unis de l’époque que M. Mugabe souffrait d’un cancer de la prostate et qu’il avait été informé par les médecins qu’il avait entre trois et cinq ans à vivre.
La dernière alerte est venue d’un unique article publié par le Zimbabwe Mail, qui disait que le vieux président était « entre la vie et la mort » dans un hôpital de Singapour. Ce site d’information basé à Londres citait un cadre anonyme de la Zanu-PF, le parti de M. Mugabe.
Le président s’est officiellement rendu en Asie pour organiser les études de sa fille Bona. Mais il a mystérieusement prolongé son séjour… et l’article du Zimbabwe Mail a fait le tour du monde.
Reste que l’homme qui dirige le Zimbabwe depuis son indépendance en 1980 n’a pas préparé sa succession. Il n’a pas désigné de dauphin et a deux vice-présidents. Les règles de transmission du pouvoir sont particulièrement floues.
« L’ambiguïté de la loi à suivre en cas de mort subite de M. Mugabe (…) a le potentiel de transformer le simple désordre en chaos », avertit l’analyste politique Derek Matyszak.
En vertu de la Constitution, le vice-président qui a le plus récemment remplacé le président pendant ses déplacements doit prendre l’intérim pendant 90 jours, selon Lovemore Madhuku, un expert juridique de l’Université du Zimbabwe.
« Après les 90 jours, le Parlement se constitue en collège électoral pour désigner un nouveau président qui finit le mandat », poursuit-il.
Mais le Parlement actuel est dominé par le Mouvement pour un changement démocratique (MDC) du Premier ministre Morgan Tsvangirai, un adversaire acharné de M. Mugabe (même si les deux sont associés contre leur gré au sein d’un fragile gouvernement d’unité nationale).
D’où des craintes de troubles graves, dans ce pays dont la plupart des habitants voudraient oublier les violences politiques qui avaient accompagné la campagne électorale de 2008.
A l’intérieur même de la Zanu-PF deux camps s’affrontent, en l’absence d’un successeur désigné: l’un dirigé par Mme Mujuru et l’autre par l’intransigeant ministre de la Défense Emmerson Mnangagwa.
Le Zimbabwe Mail croit savoir que M. Mugabe a conclu un accord secret pour transmettre le pouvoir à ce dernier, mais des responsables du gouvernement et du parti ont assuré que cette information était « sans fondement ».
« Nous avons une hiérarchie que nous suivons dans le parti et Mai (Joice) Mujuru est mieux placée, ainsi que (l’autre vice-président) John Nkomo, voire (le président du parti) Simon Khaya Moyo. Ce sont les gens qui peuvent prendre le relais aujourd’hui », explique Didymus Mutasa, un haut responsable de la Zanu-PF.
« Mais pourquoi parlons-nous de ça alors que le président est toujours là? », s’insurge-t-il aussitôt.
« Le président est toujours là et nous, Africains, nous sommes bien élevés, et nous ne parlons pas du remplacement de quelqu’un quand il est vivant. »
AFP