Son succès naissant, le jeune peintre ivoirien Aboudia le doit à des toiles impressionnantes sur la bataille d’Abidjan de 2011, pleines de bruit et de fureur. Mais il avoue surtout une inspiration: « la vie de tous les enfants qui traînent dans les rues ». Des corps suppliciés, des civils terrifiés et appelant à l’aide, des chars de soldats de l’ONU attaqués par une foule hostile, et partout le même chaos sous un ciel sombre: les tableaux d’Aboudia retracent de façon crue les épisodes de la crise politico-militaire ivoirienne de décembre 2010-avril 2011, qui s’est conclue par dix jours de bataille à Abidjan et a fait quelque 3.000 morts.
Ces tableaux frappent par leurs dimensions souvent importantes (jusqu’à deux mètres sur quatre), et surtout par leur style bariolé, sauvage et enfantin, qui contraste avec l’allure tranquille et décontractée de ce peintre de 28 ans aux airs d’adolescent.
« Il fallait prendre son pinceau et écrire l’histoire en même temps » qu’elle se déroulait, explique-t-il à l’AFP au sujet de cette période fondatrice, assis sur un pot de peinture vide dans son atelier du quartier chic et verdoyant de Cocody, qui fut l’un des théâtres des combats.
Ce fils d’une famille modeste d’Abengourou, grande ville de l’Est proche du Ghana, formé dans des écoles d’art à Abidjan, a été révélé dans la capitale économique ivoirienne grâce à une première exposition en 2007.
« Ca a été le flash, les gens ont tout de suite aimé, se bousculaient autour de lui », raconte le professeur Yacouba Konaté, critique d’art et incontournable activiste des milieux artistiques ivoiriens, qui le fit découvrir.
Ces tableaux frappent par leurs dimensions souvent importantes (jusqu’à deux mètres sur quatre), et surtout par leur style bariolé, sauvage et enfantin, qui contraste avec l’allure tranquille et décontractée de ce peintre de 28 ans aux airs d’adolescent.
« Il fallait prendre son pinceau et écrire l’histoire en même temps » qu’elle se déroulait, explique-t-il à l’AFP au sujet de cette période fondatrice, assis sur un pot de peinture vide dans son atelier du quartier chic et verdoyant de Cocody, qui fut l’un des théâtres des combats.
Ce fils d’une famille modeste d’Abengourou, grande ville de l’Est proche du Ghana, formé dans des écoles d’art à Abidjan, a été révélé dans la capitale économique ivoirienne grâce à une première exposition en 2007.
« Ca a été le flash, les gens ont tout de suite aimé, se bousculaient autour de lui », raconte le professeur Yacouba Konaté, critique d’art et incontournable activiste des milieux artistiques ivoiriens, qui le fit découvrir.
Mais ce sont les tableaux grand format consacrés à la bataille d’Abidjan, qu’il a peints enfermé avec toiles et pinceaux en plein tumulte, qui lui ont ouvert les portes des galeries d’Europe et des Etats-Unis.
A Londres, la prestigieuse galerie Saatchi a acquis plusieurs de ses toiles. Certains tableaux « ont fait le tour du monde », savoure Aboudia, qui a enchaîné ces derniers temps les voyages, de l’Afrique du Sud à New York.
Pourtant, les débuts furent compliqués. « On me disait: +mais qu’est-ce que tu fais? C’est nul, on ne peut pas le vendre, on ne peut pas t’exposer+ », se souvient-il.
Il lui a fallu quelques années pour faire accepter ce qu’il appelle sa « peinture +nouchi+ », en référence à l’argot parlé par les jeunes des quartiers populaires d’Abidjan.
Plus que par les maîtres de la peinture, ses oeuvres sont en effet inspirées par les graffitis qu’on peut voir au fil des chaudes ruelles de la turbulente métropole aux quelque cinq millions d’habitants, où des grappes de gamins traînent ou tentent de survivre à coup de minuscules boulots ou de larcins.
« Les influences que j’ai subies, ça a été dans la rue. Sur les murs des quartiers de Treichville, Abobo, Adjamé, on peut voir ce que les enfants gravent pour exprimer leur colère ou ce qu’ils ont envie de faire, leurs rêves ».
Le jeune peintre, qui pousse le goût du secret jusqu’à refuser de donner son véritable nom, assure que « dans le fond » sa peinture n’a « rien à voir » avec l’artiste américain Jean-Michel Basquiat (1960-1988), qui sut capter à merveille l’énergie des rues de New York. Une comparaison pourtant rituelle, tant leurs toiles se rejoignent dans la violence, l’urgence et surtout la référence aux graffitis.
« C’est un peintre qui est à l’écoute de son temps », souligne le professeur Konaté, saluant sa « liberté du geste ».
Le phénomène ne semble pas près de s’arrêter. Dans son atelier paisible et lumineux où se promène à son aise un lapin, son éternel compagnon, Aboudia multiplie croquis, dessins, tableaux, souvent par séries, comme pris d’une inextinguible fringale.
Son manager, l’Allemand Stefan Meisel, en est persuadé: « ce sera un grand nom de la peinture en Afrique dans les années à venir ».
A Londres, la prestigieuse galerie Saatchi a acquis plusieurs de ses toiles. Certains tableaux « ont fait le tour du monde », savoure Aboudia, qui a enchaîné ces derniers temps les voyages, de l’Afrique du Sud à New York.
Pourtant, les débuts furent compliqués. « On me disait: +mais qu’est-ce que tu fais? C’est nul, on ne peut pas le vendre, on ne peut pas t’exposer+ », se souvient-il.
Il lui a fallu quelques années pour faire accepter ce qu’il appelle sa « peinture +nouchi+ », en référence à l’argot parlé par les jeunes des quartiers populaires d’Abidjan.
Plus que par les maîtres de la peinture, ses oeuvres sont en effet inspirées par les graffitis qu’on peut voir au fil des chaudes ruelles de la turbulente métropole aux quelque cinq millions d’habitants, où des grappes de gamins traînent ou tentent de survivre à coup de minuscules boulots ou de larcins.
« Les influences que j’ai subies, ça a été dans la rue. Sur les murs des quartiers de Treichville, Abobo, Adjamé, on peut voir ce que les enfants gravent pour exprimer leur colère ou ce qu’ils ont envie de faire, leurs rêves ».
Le jeune peintre, qui pousse le goût du secret jusqu’à refuser de donner son véritable nom, assure que « dans le fond » sa peinture n’a « rien à voir » avec l’artiste américain Jean-Michel Basquiat (1960-1988), qui sut capter à merveille l’énergie des rues de New York. Une comparaison pourtant rituelle, tant leurs toiles se rejoignent dans la violence, l’urgence et surtout la référence aux graffitis.
« C’est un peintre qui est à l’écoute de son temps », souligne le professeur Konaté, saluant sa « liberté du geste ».
Le phénomène ne semble pas près de s’arrêter. Dans son atelier paisible et lumineux où se promène à son aise un lapin, son éternel compagnon, Aboudia multiplie croquis, dessins, tableaux, souvent par séries, comme pris d’une inextinguible fringale.
Son manager, l’Allemand Stefan Meisel, en est persuadé: « ce sera un grand nom de la peinture en Afrique dans les années à venir ».
AFP