La coalition de partis qui soutenait le président sénégalais Macky Sall a largement remporté les élections législatives de dimanche en obtenant 119 des 150 sièges de députés à l’Assemblée nationale, selon les résultats officiels publiés mercredi.
Le Parti démocratique sénégalais (PDS) de l’ex-président Abdoulaye Wade, qui dominait l’Assemblée sortante, arrive très loin derrière avec 12 députés, suivi d’une coalition de dissidents du PDS qui obtient 4 députés.
De petits partis se partagent les 15 sièges restants, dont 9 reviennent à des listes dirigées par des chefs religieux dans un pays laïc et musulman à 95%.
Le taux de participation (36,6%) est nettement en baisse par rapport au second tour de l’élection présidentielle du 25 mars (55%) mais légèrement plus élevé que celui des dernières législatives de 2007 (34,7%).
Grâce à une loi sur la parité entrée en vigeur en 2010 et appliquée pour la première fois à des législatives, le nombre de femmes passe pratiquement du simple au double, de 33 dans l’Assemblée sortante, à 64 dans la nouvelle.
Les résultats définitifs ne seront prononcés par le Conseil constitutionnel qu’une fois examinés les recours déposés par l’opposition, dont ceux du PDS.
Vingt-quatre listes de partis et coalitions étaient en lice à ce scrutin qui se tenait trois mois après la victoire écrasante (65% des voix) à la présidentielle de Macky Sall face à Abdoulaye Wade, chef d’Etat vieillissant très contesté à la fin de son règne, qui était au pouvoir depuis douze ans.
Macky Sall avait souhaité une victoire de son camp pour disposer d’une solide majorité à l’Assemblée nationale lui permettant de mettre en oeuvre sa politique affichée de « rupture » par rapport aux années Wade, ainsi que des mesures économiques en faveur du développement et de lutte contre la pauvreté.
La forte abstention peut s’expliquer par divers facteurs, selon les observateurs: l’idée selon laquelle l’étape décisive avait été franchie avec la défaite d’Abdoulaye Wade en mars, la mauvaise image de députés considérés comme privilégiés et peu assidus, la présence d’un trop grand nombre de listes, dix de plus qu’en 2007.
La campagne électorale s’était déroulée sans incidents majeurs, contrairement à celle d’avant le premier tour de la présidentielle du 28 février, marquée par des violences liées à la contestation de la candidature d’Abdoulaye Wade, qui avaient fait au moins six morts et 150 blessés.
Mais elle n’a pas enthousiasmé les foules et a été dominée par de vives polémiques concernant les audits sur la gestion du régime d’Abdoulaye Wade pour lesquels d’anciens responsables de services publics ont été écroués, d’anciens ministres convoqués et entendus par la gendarmerie et la justice.
AFP