Le groupe des pays arabes à l’ONU a condamné mercredi la poursuite de la colonisation israélienne en Cisjordanie et demandé au Conseil de sécurité d’accepter une invitation palestinienne à se rendre sur place.
« Israël continue sans relâche sa politique d’expansion de la colonisation dans l’ensemble de la Cisjordanie », souligne une déclaration du groupe arabe lu à la presse par l’ambassadeur saoudien Abdallah al-Mouallimi, à la sortie d’un débat au Conseil de sécurité sur la situation au Proche-Orient.
Israël continue ainsi de « défier la communauté internationale et les résolutions pertinentes de l’ONU », ajoute la déclaration.
Le groupe a déploré « l’incapacité ou la réticence du Conseil de sécurité à prendre les mesures nécessaires pour mettre fin à l’occupation israélienne » et a demandé au Conseil « d’agir vite pour sauver les chances de paix qui diminuent ».
La déclaration « appelle le Conseil à répondre favorablement à l’invitation du président (palestinien) Abbas à visiter la Palestine et à vérifier les faits sur place ». « C’est le moins que le Conseil peut et doit faire », conclut le texte. Cette invitation a été lancée il y a plusieurs semaines mais le Conseil n’a pas encore répondu.
Aux yeux de la communauté internationale, toutes les colonies sont illégales, qu’elles aient ou non été autorisées par le gouvernement israélien. Plus de 340.000 colons israéliens vivent en Cisjordanie et quelque 200.000 dans des quartiers de colonisation à Jérusalem-Est occupé et annexé.
Au cours du débat, plusieurs ambassadeurs ont critiqué la colonisation tandis que le représentant adjoint israélien Haim Waxman demandait à la direction palestinienne de « choisir le chemin de la paix » dans des négociations directes avec Israël. « Il est temps », a-t-il dit, pour les Palestiniens « de renoncer à leurs conditions préalables », dont la fin de la colonisation.
Pour l’ambassadeur français Gérard Araud, « la colonisation sous toutes ses formes est contraire au droit international et constitue un obstacle à la paix ».
Le représentant américain, Jeffrey DeLaurentis, a réaffirmé que les Etats-Unis « n’acceptaient pas la légitimité de la poursuite de la colonisation et s’opposaient à toute tentative pour légaliser des colonies ».
Il a aussi souligné que « l’autorité palestinienne faisait face à sa plus grave crise financière ». « Le gouffre financier reste large et les conséquences s’il n’est pas comblé seront graves », a-t-il ajouté.
Le coordinateur spécial de l’ONU pour le processus de paix au Proche-Orient Robert Serry a de son côté prévenu que l’autorité palestinienne « faisait face à un défi pressant pour maintenir sa solvabilité ». « Nous appelons d’autres donateurs, en particulier parmi les pays du Golfe, à envisager de faire un don, qui serait opportun en cette période de pénurie », a-t-il ajouté.
AFP