Le Premier ministre islamo-conservateur Recep Tayyip Erdogan a dévoilé lundi une série de réformes qui, trois mois après la fronde antigouvernementale qui a secoué la Turquie, autorisent le port du foulard islamique pour les fonctionnaires et élargissent les droits des minorités, notamment les Kurdes. A l’occasion d’un discours d’une heure, M. Erdogan a annoncé la levée de « l’interdiction dans les institutions publiques » des « mesures discriminatoires pour les femmes et les hommes », en l?occurrence le foulard pour les femmes et la barbe pour les hommes.
« Nous allons abroger ces violations qui se dressaient devant la liberté de croyance », a-t-il justifié.
Symbole de la Turquie musulmane mais laïque voulue par le fondateur de la République Mustafa Kemal Atatürk, ces interdictions resteront toutefois en vigueur pour les policiers, les militaires, les procureurs et les magistrats, a précisé le chef du gouvernement.
Depuis son arrivée au pouvoir en 2002, le Parti de la justice et du développement (AKP) de M. Erdogan défend le port du voile dans toutes les domaines, y compris la sphère publique. Il a déjà levé cette interdiction sur les campus universitaires.
La mesure annoncée lundi doit permettre aux députées d’arborer le foulard au Parlement, un autre sujet controversé qui a fait des remous.
En mai 1999, Merve Kavakçi, députée turco-américaine élue sous les couleurs du Fazilet, le Parti islamique de la vertu, s?était présentée devant le Parlement coiffée du voile pour y prêter serment. Ce fut un tollé. Elle avait dû quitter la salle sous les huées, avant d?être déchue de sa nationalité.
Cette annonce de M. Erdogan intervient à moins de six mois des élections municipales, mais surtout quatre mois après le coup d’envoi de la vague de contestation sans précédent qui l’a visé au mois de juin.
Parti de la mobilisation d’un groupe d’écologistes contre la destruction annoncée d’un parc d’Istanbul, ce mouvement a vu défiler pendant près d’un mois des dizaines de milliers de manifestants dans les grandes villes du pays, notamment Istanbul, Ankara et Izmir (ouest), pour reprocher au gouvernement sa dérive « islamiste », notamment au travers d’une récente loi restreignant la vente d’alcool.
Minorités
Fort de son soutien dans la population –l’AKP a remporté 50% des suffrages aux législatives de 2011–, M. Erdogan a nié toute dérive autoritaire mais sévèrement réprimé les contestataires, s’attirant de multiples critiques, notamment à l’étranger.
Outre cette mesure emblématique, M. Erdogan a présenté lundi une série de mesures destinées à renforcer les droits des minorités, à commencer par les Kurdes, à l’heure où Ankara a engagé des pourparlers de paix pour mettre un terme au conflit kurde, à l’origine de plus de 40.000 morts depuis 1984.
« Nous allons abroger ces violations qui se dressaient devant la liberté de croyance », a-t-il justifié.
Symbole de la Turquie musulmane mais laïque voulue par le fondateur de la République Mustafa Kemal Atatürk, ces interdictions resteront toutefois en vigueur pour les policiers, les militaires, les procureurs et les magistrats, a précisé le chef du gouvernement.
Depuis son arrivée au pouvoir en 2002, le Parti de la justice et du développement (AKP) de M. Erdogan défend le port du voile dans toutes les domaines, y compris la sphère publique. Il a déjà levé cette interdiction sur les campus universitaires.
La mesure annoncée lundi doit permettre aux députées d’arborer le foulard au Parlement, un autre sujet controversé qui a fait des remous.
En mai 1999, Merve Kavakçi, députée turco-américaine élue sous les couleurs du Fazilet, le Parti islamique de la vertu, s?était présentée devant le Parlement coiffée du voile pour y prêter serment. Ce fut un tollé. Elle avait dû quitter la salle sous les huées, avant d?être déchue de sa nationalité.
Cette annonce de M. Erdogan intervient à moins de six mois des élections municipales, mais surtout quatre mois après le coup d’envoi de la vague de contestation sans précédent qui l’a visé au mois de juin.
Parti de la mobilisation d’un groupe d’écologistes contre la destruction annoncée d’un parc d’Istanbul, ce mouvement a vu défiler pendant près d’un mois des dizaines de milliers de manifestants dans les grandes villes du pays, notamment Istanbul, Ankara et Izmir (ouest), pour reprocher au gouvernement sa dérive « islamiste », notamment au travers d’une récente loi restreignant la vente d’alcool.
Minorités
Fort de son soutien dans la population –l’AKP a remporté 50% des suffrages aux législatives de 2011–, M. Erdogan a nié toute dérive autoritaire mais sévèrement réprimé les contestataires, s’attirant de multiples critiques, notamment à l’étranger.
Outre cette mesure emblématique, M. Erdogan a présenté lundi une série de mesures destinées à renforcer les droits des minorités, à commencer par les Kurdes, à l’heure où Ankara a engagé des pourparlers de paix pour mettre un terme au conflit kurde, à l’origine de plus de 40.000 morts depuis 1984.
Egalement destiné à toutes les autres minorités de Turquie (Alévis, Roms, Syriaques), le « paquet démocratique » du gouvernement autorise l’enseignement en langue kurde dans les écoles privées ou l’utilisation de la langue kurde pour la propagande électorale.
Certaines localités du sud-est anatolien, qui abrite une large partie des 15 millions de Kurdes du pays, débaptisées après un coup d’Etat militaire en 1980, pourront également reprendre leur nom d’origine.
Sur le plan politique, M. Erdogan a également promis une discussion sur l’abaissement du seuil de 10% des suffrages nécessaire pour entrer au Parlement. Et en matière pénale, il a annoncé un renforcement des sanctions contre les « discours de haine », et « ceux qui s’opposent aux pratiques religieuses ».
Devant tous ses ministres, M. Erdogan a présenté son plan comme « historique ». Mais il reste très en deçà des revendications des Kurdes, qui réclament l’enseignement de leur langue dans les établissements publics et une référence explicite à leur identité dans la Constitution du pays.
« C’est un paquet creux, juste pour faire un show », avait estimé dès dimanche Gülten Kisanak, la coprésidente du principal parti kurde, le Parti pour la paix et la démocratie (BDP).
Engagé il y a un an, le processus de paix kurde marque aujourd’hui le pas.
Après avoir annoncé en mars un cessez-le-feu unilatéral puis entamé en mai le retrait de leur combattants du territoire turc, le mouvement séparatiste kurde PKK a annoncé au début du mois la suspension de ce retrait, accusant Ankara de ne pas respecter ses promesses de réformes.
Les réformes annoncées seront discutées lors de la prochaine session du Parlement, qui s’ouvre mardi.
afp
Certaines localités du sud-est anatolien, qui abrite une large partie des 15 millions de Kurdes du pays, débaptisées après un coup d’Etat militaire en 1980, pourront également reprendre leur nom d’origine.
Sur le plan politique, M. Erdogan a également promis une discussion sur l’abaissement du seuil de 10% des suffrages nécessaire pour entrer au Parlement. Et en matière pénale, il a annoncé un renforcement des sanctions contre les « discours de haine », et « ceux qui s’opposent aux pratiques religieuses ».
Devant tous ses ministres, M. Erdogan a présenté son plan comme « historique ». Mais il reste très en deçà des revendications des Kurdes, qui réclament l’enseignement de leur langue dans les établissements publics et une référence explicite à leur identité dans la Constitution du pays.
« C’est un paquet creux, juste pour faire un show », avait estimé dès dimanche Gülten Kisanak, la coprésidente du principal parti kurde, le Parti pour la paix et la démocratie (BDP).
Engagé il y a un an, le processus de paix kurde marque aujourd’hui le pas.
Après avoir annoncé en mars un cessez-le-feu unilatéral puis entamé en mai le retrait de leur combattants du territoire turc, le mouvement séparatiste kurde PKK a annoncé au début du mois la suspension de ce retrait, accusant Ankara de ne pas respecter ses promesses de réformes.
Les réformes annoncées seront discutées lors de la prochaine session du Parlement, qui s’ouvre mardi.
afp