mardi, mars 19, 2024
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Un disparu recherché après l’effondrement de deux immeubles à Lille

Les pompiers continuaient samedi soir à fouiller les décombres de deux immeubles effondrés dans la matinée en plein centre de Lille, à la recherche d’un médecin porté disparu, se préparant à des opérations de « longue durée ».

Deux immeubles de trois étages, dont l’un était en travaux, se sont écroulés vers 9H15 rue Pierre-Mauroy, une artère commerçante du centre-ville, mais la plupart des habitants avaient pu être évacués grâce à l’alerte lancée par l’un d’eux dans la nuit.

Plusieurs responsables politiques avaient initialement indiqué qu’il n’y avait « a priori » pas de victimes, avant que les pompiers annoncent être à la recherche de cette « victime potentielle ».

« On est quasiment sûrs que cette personne se trouve dans les gravats », a déclaré le lieutenant-colonel Stéphane Beauventre. « Son téléphone ne répond pas, sa voiture est dans le parking, (…) et il n’a pas pris son astreinte. »

« On concentre tous nos efforts à (…) extraire à la main les gravats pour accéder à cette victime », a-t-il ajouté.

Selon les pompiers, cet homme s’était vu « prêter un logement pour le week-end ».

Une autre personne, légèrement blessée, a par ailleurs été extraite des décombres, ont-ils souligné.

« Les opérations de recherche et de déblai (…) seront de longue durée », a prévenu en fin de journée le capitaine des pompiers Sébastien Pagnacco, précisant avoir demandé le renfort d’un bras de déconstruction.

– « L’immeuble avait bougé » –

Le parquet de Lille a indiqué à l’AFP avoir ouvert une enquête pour « mise en danger de la vie d’autrui » et diligenté « une expertise judiciaire ».

Selon le ministre délégué au Logement, Olivier Klein, qui se rendra à Lille lundi, cet immeuble n’était pas « frappé d’insalubrité ».

Une dizaine de personnes avaient été évacuées quelques heures avant l’effondrement, a expliqué la maire socialiste de Lille, Martine Aubry, présente sur place samedi matin.

C’est un des habitants, rentré chez lui à 3h00 du matin, qui a donné l’alerte, après avoir constaté « que l’immeuble avait bougé ».

« On n’arrivait plus à ouvrir la porte, on entendait des gravats tomber », a raconté à France Bleu Nord ce jeune homme, Thibault Lemay, qui a aussitôt prévenu les secours.

La police municipale et les pompiers ont décidé d’évacuer un bâtiment, l’autre semblant vide, estimant « qu’il y avait un vrai risque » a indiqué Mme Aubry.

« J’en tremble encore, car si cette nuit ce monsieur n’était pas rentré à 3h00 du matin et ne nous avait pas joints (…) il y aurait des morts », a-t-elle déclaré, avant l’annonce qu’un riverain était porté disparu. Elle a précisé avoir pris « un arrêté de péril imminent ».

« Je ne dormais pas encore quand les pompiers ont commencé à tambouriner sur les portes, mais j’ai cru que c’était des fêtards et je suis resté au lit », a raconté à l’AFP un autre habitant, Benjamin Lopard, 35 ans.

– « Chance incroyable »-

« Quand les policiers sont arrivés, j’ai réalisé que c’était sérieux », poursuit le jeune homme, qui est parti vers 5h30 avec ses papiers, son ordinateur et une tenue de rechange. « Je réalise maintenant la chance incroyable qu’on a eue », dit-il: sans cette évacuation « on serait tous dans des boîtes en bois ».

Le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin, a remercié sur Twitter « l’étudiant qui a, cette nuit, donné l’alerte ».

Les bâtiments avoisinants ont été évacués samedi matin « par précaution », et le périmètre était sécurisé par de nombreux policiers, tandis que des bâches ont été installées pour empêcher les passants de voir les opérations en cours.

A la nuit tombée, les pompiers évoluaient sous la lumière de puissants projecteurs dans les gravats, un mélange poussiéreux de briques et de poutrelles en métal, restes d’un échafaudage sur la façade du bâtiment, dans lesquels ont pouvait distinguer un escalier et des huisseries en équilibre.

« On a entendu un bruit de quelques secondes, tout doucement au début. On a pensé que c’était l’échafaudage qui tombait », a raconté à l’AFP Ludovic Ficher, 30 ans, qui travaille dans un immeuble mitoyen.

« Quand on s’est rendu compte que c’était tout l’immeuble qui était en train de s’effondrer, on est tous partis en courant », a-t-il ajouté. « J’ai eu la peur de ma vie. »

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