mercredi, avril 24, 2024
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Entretien avec Hervé-Patrick Yapi (DG du MASA) « Il faut que les artistes s’approprient l’institution MASA »

Le Directeur général du Marché des arts du spectacle d’Abidjan (MASA) est satisfait de la 12e édition de la biennale. Dans cet entretien, il exprime ses attentes et parle des prochaines activités de l’institution. « Après la clôture de la biennale, l’institution Masa n’est pas fermé », fait remarquer M. Yapi.

La 12e édition du Masa vient de s’achever récemment. Etes-vous satisfaits ?

Nous avons passé une semaine de festival du Marché des arts et du spectacle d’Abidjan, une semaine culturelle pendant laquelle la Côte d’Ivoire était la capitale culturelle du monde. Des experts sont venus de partout. Il y avait d’un côté des acheteurs, des professionnels… et de l’autre côté des artistes locaux et internationaux. Ce fut des échanges et des rencontres fructueuses. Nous sommes satisfaits à 100%. Nous sommes satisfaits vu que cela a permis aux artistes de rencontrer des professionnels dans leurs disciplines, d’échanger avec eux, et puis d’évoquer la question de l’exportation de leurs œuvres.

On peut avoir du talent, créer des œuvres mais ne pas vivre en autarcie avec ces œuvres-là. Sinon, on ne va jamais sortir et on n’ira jamais vers l’industrialisation. Donc, c’est aussi une opportunité que nous leur avons donnée de se valoriser de sorte à pouvoir s’exporter avec leurs œuvres. Nous sommes au temps des industries culturelles et créatives (ICC). Tout cela passe aussi par ces professionnels. Avec les Icc, il fallait aussi procéder à la formation de nos artistes, à la numérisation de leurs œuvres pour qu’ils puissent avoir des œuvres pérennes. Une fois que les œuvres sont pérennes, je pense qu’on est à un pas de l’industrialisation de cette œuvre.

Au sortir de cette édition, quelles sont vos attentes ?

La première chose, c’est la formation des artistes. Déjà en faisant venir des professionnels, c’est pour donner une visibilité aux artistes. Les attentes portent sur plusieurs axes. Il faut déjà que les artistes s’approprient l’institution MASA qui est leur plateforme, pour se valoriser, s’exporter, et avoir une visibilité de leurs carrières. La deuxième chose, c’est que nous sommes ouverts à les recevoir, à les orienter, les accompagner dans leurs disciplines. Et cela passe absolument par les formations. En termes d’attentes aussi, il faut que la population même s’approprie le MASA. Je pense qu’on a eu le temps de le constater. On a eu des visites quotidiennes sur tous les sites de l’événement qui ont dépassé notre entendement. Nous demandons à la population de s’approprier davantage l’institution. 

À l’endroit des autorités, c’est le lieu pour nous de dire un grand merci au président de la République, Son excellence monsieur Alassane Ouattara, qui a permis que cet événement se déroule. Merci à tout le gouvernement dirigé par le Premier ministre Patrick Achi qui était présent lors de la cérémonie d’ouverture. Cela explique l’importance de la culture dans l’écosystème environnemental.

Je dis merci à notre ministre de tutelle, Harlette Badou N’Guessan, qui nous demande d’implémenter cette vision sur le terrain. C’est ce que nous faisons. Il y a eu effectivement des membres du gouvernement, à leur tête le Premier ministre, qui étaient là. Nous demandons que pour la prochaine édition, il y ait un peu plus de membres du gouvernement à nos événements. C’est très important pour donner un cachet encore plus lourd au MASA. C’est vrai que déjà avec la présence du Premier ministre, il n’y en avait pas à discuter. Mais on souhaite que les hautes autorités politiques, administratives, les hommes d’affaires, les industries, les sociétés commerciales, s’approprient le MASA pour que nous puissions mettre nos efforts ensemble, de sorte à pouvoir donner réellement une bonne visibilité à nos artistes. Il y a de vrais talents mais ces talents-là, il faut qu’on arrive à les encadrer pour qu’ils soient demain des entrepreneurs individuels et vivent de leur art, afin de les sortir effectivement de la précarité. 

Les portes du MASA se sont refermées. Mais l’institution demeure. Que réservez-vous au public et aux acteurs culturels pour la suite ?

L’institution demeure. Le MASA ce n’est pas que la biennale. Le MASA, c’est 9 disciplines. Nous allons procéder à des formations et les programmer par discipline. Nous allons aussi partir vers la population dans les communes, en collaboration avec nos directions régionales culturelles qui sont nos points focaux et qui travaillent avec les délégués culturels des mairies. Cela, de sorte que dans chaque commune on puisse sortir des talents. Et nous les prendrons en charge pour les former et les mettre en exergue pour qu’on puisse passer à la numérotation de leurs œuvres. C’est pour vous dire qu’il y a du travail. La biennale c’est tous les 24 mois. On a du travail à faire. Donc, contrairement à ce qu’on pense, l’institution n’est pas fermée. On a fini le Masa mais vous nous trouver là aujourd’hui (au siège du Masa à Abidjan-Plateau, ndlr). Nous travaillons. Ce n’est pas fermé. Il faut que la population sache que c’est une institution qui fonctionne à plein temps, en temps réel. Et surtout, les artistes doivent le savoir. C’est pour dire que s’ils ont des préoccupations, ils peuvent venir nous trouver ici à tous moments. On est ouvert à 7h 30 minutes. On ferme à 17h 30 minutes. Ce sont les horaires habituels. Sinon, on a parmi nous certains collaborateurs, et moi-même le directeur général, qui restent parfois ici jusqu’à 22h. On est là. Le Masa n’est pas fermé. 

J.C. PAGNI et T.ZINSOU, paru dans le Diasporas-News n°134 d’Avril 2022

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