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Bénin : L’opposante Reckya Madougou craint le pire…

Éliminés de la course présidentielle au Bénin, les opposants Reckya Madougou et Joël Aivo seront jugés au cours de la session criminelle de la Cour de répression des infractions économiques et du terrorisme (Criet) qui s’est ouvert, le 6 décembre 2021 à Porto-Novo. Deux demandes de mise en liberté de Reckya Madougou ont été rejetées. Son avocat craint le pire…

Me Renaud Agbodjo fulmine toujours… Dans le dossier de sa cliente Reckya Madougou, il estime que les droits de la défense de l’opposante au président Patrice Talon ont été bafoués.

Privée de liberté depuis le 3 mars 2021, Reckya Madougou ne sait pas de quoi son avenir sera fait. Pour son procès programmé pour le 10 décembre 2021, elle a même des craintes. « Vu la conduite exclusivement à charge de l’instruction, nous pensons qu’il faut craindre le pire pour le procès à venir et que madame Madougou va à cette audience avec une certaine présomption de culpabilité », affirme Me Agbodjo.

La candidate des Démocrates est poursuivie pour « financement du terrorisme ». La Criet a expliqué après son arrestation, à la sortie d’un meeting, le 3 mars 2021, qu’elle préparait des opérations pour semer la terreur et faire suspendre le processus électoral qui était en cours… Une chose est certaine, les avocats de Reckya Madougou martèlent toujours que le dossier est vide. Ils ont d’ailleurs formulé deux demandes de mise en liberté infructueuses.

Ancienne garde des sceaux, ministre de la justice et porte-parole du gouvernement béninois, elle a été deux fois ministre de l’ex-président Boni Yayi.

Accusée d’avoir participé à un projet d’assassinats politiques visant à perturber la présidentielle béninoise du 11 avril 2021, après le rejet de sa candidature, la femme politique croupit en prison depuis lors. D’autres personnes ont aussi été arrêtées dans cette même affaire. Il s’agit de Georges Sacca, qui aurait servi d’intermédiaire entre Reckya Madougou et Ibrahim Mama Touré, colonel de l’ex-gendarmerie à la retraite. Fonctionnaire de police, Gbassiré, poursuivi pour les faits d’abus de fonction, il aurait aussi fourni des renseignements aux mis en cause dans le but de faciliter l’opération.

C’est donc depuis sa cellule de la maison d’arrêt d’Akpro-Missérété, à la périphérie de Porto-Novo, la capitale du Bénin, que Reckya Madougou organise sa défense. Elle écrit des notes et des éléments de langage à l’attention de ses avocats. Dans sa tenue bleue de détenue, elle rédige aussi son journal de bord dans lequel elle dénonce sa condition carcérale. Seule sa mère est autorisée à lui rendre visite et à lui apporter des repas, trois fois par semaine. Sans radio, sans four à micro-onde, sans fer à repasser, sans ventilateur… Reckya Madougou, l’ex-conseillère de Faure Gnassingbé, souffre. Même si l’objectif est de la faire craquer, elle s’accroche. Jusqu’à quand ?

Alain Dossou, paru dans le Diasporas-News 131 Décembre 2021

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