mercredi, avril 24, 2024
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Basketball Africa League : Un enfant nous est né

Du 16 au 30 mai s’est déroulée au Rwanda la saison inaugurale de la Basketball Africa League (BAL). Une première et historique édition d’un tout aussi historique championnat estampillé NBA hors des frontières américaines.

Quand la NBA rencontre la FIBA pour organiser une compétition en Afrique, le résultat est plus que probant. Cette initiative accouche de la BAL dont les premiers paniers ont été inscrits à Kigali, scellant un partenariat qui ne devrait que s’améliorer avec le temps. À condition que d’une part il n’y ait aucune volonté de phagocytage de l’autre, et inversement. Un point de vigilance que les tourteraux devront observer scrupuleusement afin que le « bébé » grandisse dans les meilleures conditions.

Il y avait donc douze équipes en lice pour la première saison de la Basketball Africa League (BAL), et après une compétition extrêmement raccourcie à cause de la pandémie (six matches pour les deux finalistes), mais intense, c’est finalement le Zamalek (Egypte) qui a remporté le titre en s’imposant en finale 76-63 face à l’US Monastir (Tunisie).

Lorsque le 16 mai dernier, à l’ouverture de la BAL, le Sénégalais Amadou Gallo Fall disait : « Afrique, nous sommes ici ; écrivons notre histoire », le ton était donné pour ce qui restera à jamais la première ligue américaine hors des USA. Même s’il faut ajouter que cette ligue résulte d’une initiative de la FIBA par l’entreprise de son Directeur régional Afrique, le Dr Alphonse Bilé. C’est lui qui a réussi à convaincre la NBA de l’importance de voir la ligue américaine aider l’Afrique.

Une chose que le cahier des charges des équipes ne doit pas occulter : 8 joueurs africains du pays représenté par le club qui compétit, 2 joueurs étrangers mais d’origine africaine, et deux autres étrangers de n’importe où dans le monde. La BAL ne doit pas être un déversoir de joueurs-mercenaires en mal de contrat aux Etats-Unis, en Europe ou ailleurs. Bien au contraire, elle doit permettre aux talents africains de briller sur leur continent et pouvoir vivre décemment de leur sport.

En effet, c’est cela l’objectif majeur de ce championnat. Certes, il y a tout un côté business à développer. Mais, savoir que Carlos Morais, la star angolaise du Petro de Luanda touche annuellement 100.000 dollars en jouant dans son pays, devrait ôter à tout jeune basketteur africain de prendre tant de risque, parfois au prix de sa vie, pour espérer décrocher un contrat hors du continent. Ce qui est à saluer. Nul doute qu’Alphonse Bilé (FIBA) et Gallo Fall (NBA) vont y veiller comme sur la prunelle de leurs yeux.

Walter Hodge

Dans une Kigali Arena, même limitée à une jauge de 2.000 personnes, Covid oblige, on a eu droit à une compétition d’un niveau relevé. Par moments on s’est cru en G-League, la ligue de développement de la NBA aux USA. Le Zamalek d’Egypte l’a finalement emporté en finale contre le favori tunisien l’US Monastir. Un collectif égyptien rodé, deux Américains, Michael Fakuade et Walter Hodge brillants, et surtout deux Africains qui ont été décisifs au second tour : l’Ivoirien Souleymane Diabaté et le Nigérian Chimenelu Elonu qui ont donné fière allure à cette escouade qui est apparue au fil de la compétition comme un rouleau compresseur bien drivé par l’Espagnol Augusti Julbe.

L’histoire retiendra qu’au Rwanda, un pays résilient après le génocide de 1994, le président de la BAL, Amadou Gallo Fall, a remis au Zamalek le premier trophée du championnat, qui représente un baobab, connu comme « l’arbre de vie » en Afrique. C’est tout un symbole. Et aussi bien l’Afrique que le reste du monde devront faire en sorte que ce nouveau « bébé », la BAL, devienne une ligue majeure sur la planète.

En marge de la compétition, la BAL a dévoilé les noms des premiers lauréats récompenses individuels de la saison. Le prix Hakeem Olajuwon récompensant le MVP (meilleur joueur) a été attribué à Walter Hodge (Zamalek) qui termine la compétition avec 15.5 points, 5.7 passes et 5 rebonds de moyenne. Son coéquipier Anas Osama Mahmoud (Zamalek) s’est vu remettre le trophée Dikembe Mutombo, qui récompense le meilleur défenseur de la saison avec ses 6.7 rebonds et 2.8 contres. Enfin, Makram Ben Romdhane (US Monastir) a reçu le prix Manute Bol du Fair-Play pour « avoir incarné les idéaux de l’esprit sportif et de la camaraderie ».

Malick Daho, paru dans le Diasporas-News n°126 de Juin 2021

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