jeudi, avril 25, 2024
AccueilPeopleGhana: Il était une fois Jerry Rawlings

Ghana: Il était une fois Jerry Rawlings

Le Ghana continue de pleurer Jerry John Rawlings, malgré un deuil national de 7 jours. L’ancien chef d’Etat s’est éteint à Accra le 12 novembre à l’âge de 73 ans.

« L’Homme du peuple » ou encore « Papa J », comme il était surnommé au Ghana n’est plus. Jerry John Rawlings est décédé à Accra à l’âge de 73 ans, des suites d’une courte maladie. Plusieurs médias locaux évoquent la Covid-19. Vrai ou faux ? Toujours est-il que cela constitue une grosse perte pour le Ghana et pour le continent noir. Un deuil national de sept jours a été déclaré par le président Nana Akufo-Addo. Très populaire, Rawlings est aussi l’homme aux trois coups d’Etat et aux deux mandats. Leader charismatique incontesté, il était toutefois loin d’être un ange. À la vérité, il est au Ghana ce que Thomas Sankara était au Burkina Faso. L’on se souvient qu’en 1979, le jeune pilote de l’armée de l’air a écrit l’histoire du Ghana.

En effet, cette année-là, Rawlings est jugé avec d’autres compagnons d’armes pour tentative de coup d’Etat. Il est condamné à mort et son procès public est une tribune inespérée où il évoque cette sensation de faim que la plupart des Ghanéens connaissent, à l’époque, quand il est appelé à se défendre. Avant qu’il ne puisse être exécuté, Jerry Rawlings est sauvé par un coup d’Etat contre le général Fred Akuffo, le 4 juin 1979, perpétré par un groupe d’officiers subalternes de l’armée ghanéenne, dirigé par le Major Boakye-Djan. Il est non seulement libéré par les putschistes mais est installé à la tête du nouveau gouvernement, le Conseil des Forces armées révolutionnaires (AFRC). Des élections sont organisées et le pouvoir est remis au Docteur Hilla Limann.

Deux ans plus tard, toutefois, Jerry Rawlings décide de reprendre les choses en main et dépose le président Limann, l’accusant de corruption. Il forme alors le Conseil national provisoire de défense et dirige fermement le Ghana jusqu’au début des années 90. En 1992, il crée son parti, le NCD et remporte une présidentielle contestée. Quatre ans plus tard, Jerry Rawlings, dont le père est Ecossais et la maman Ghanéenne, remporte un deuxième mandat qui s’achève en 2000.

Retiré de la politique en 2001, Jerry Rawlings restera actif dans son pays comme en Afrique. Il vivait sobrement et laisse derrière lui son épouse Nana Konadu Agyeman-Rawlings et quatre enfants. « Je préfère être dans le cœur des gens », confiait-il et expliquant qu’il ne tenait pas à avoir son nom sur un monument ou sur une route. Adieu « Papa J », vous resterez dans nos cœurs…

Guy-Florentin Yameogo, paru dans le Diasporas-News n°120 Décembre 2020

RELATED ARTICLES

Most Popular

Recent Comments