Le général Djibrill Bassolé, jugé pour le coup d’Etat manqué de 2015 au Burkina Faso, a été évacué en Tunisie pour des « raisons sanitaires », a annoncé jeudi le gouvernement burkinabè.
Accusé d’être l’un des cerveaux du putsch du 16 septembre 2015, qui avait 14 morts et 270 blessés, l’ancien chef de la diplomatie burkinabè, 62 ans, bénéficiait depuis plusieurs mois d’une liberté provisoire en résidence surveillée.
Lors de sa première comparution en décembre 2018 au procès des auteurs du putsch, il était apparu affaibli, demandant à rester assis sur une chaise face au tribunal.
« Le général Djibril Bassolé a été évacué mercredi en Tunisie pour des raisons sanitaires », a indiqué dans un communiqué le porte-parole du gouvernement, Remis Fulgance Dandjinou, également ministre de la Communication.
M. Dandjinou a souligné « la volonté du gouvernement de veiller au respect du droit des personnes accusées », « afin que chaque accusé puisse répondre de ses actes et de participer ainsi à la pleine et entière manifestation de la vérité ».
« Le général Bassolé a quitté Ouagadougou hier (mercredi) soir à bord d’un vol spécial vers Tunis », a confirmé à l’AFP un membre de sa famille, expliquant qu’il avait « subi une intervention chirurgicale » et était depuis hospitalisé sur place.
M. Bassolé est poursuivi pour « trahison, complicité d’attentat à la sûreté de l’État, meurtres, coups et blessures ».
Il avait plaidé non coupable lors de sa comparution devant le tribunal militaire de Ouagadougou, en décembre 2018. Il risque la prison à perpétuité.
M. Bassolé est poursuivi sur la base de l’enregistrement d’une conversation téléphonique qu’il aurait eue avec le président de l’Assemblée nationale ivoirienne, Guillaume Soro, dans laquelle celui-ci semble affirmer son soutien au putsch du 16 septembre 2015.
M. Bassolé était l’un des piliers du régime de l’ex-président Blaise Compaoré, chassé en octobre 2014 par une insurrection populaire après 27 ans au pouvoir.
Le 16 septembre 2015, des soldats du régiment de sécurité présidentielle, l’ancienne garde prétorienne de Blaise Compaoré, avaient tenté en vain de renverser le gouvernement de transition mis en place après sa chute.
Au total 84 accusés sont jugés dans ce procès marathon qui a débuté il y a un an, dont un autre général, Gilbert Diendéré, ancien chef d’état-major particulier de Blaise Compaoré, considéré comme le principal artisan du pustch.