
Le CICR était l’une des rares organisations humanitaires travaillant encore dans les zones des sud et centre somaliens contrôlées par les shebab.
Mais l’ONG avait annoncé plus tôt dans le mois la suspension de ses distributions alimentaires dans ces régions, après le blocage de 140 camions d’aide destinée à 240.000 personnes dans les provinces du Moyen Shabelle, l’une de trois régions somaliennes encore en situation de famine selon les Nations unies, et de Galgadud.
Le CICR ne désignait pas alors les autorités ayant intercepté son aide. La région du Moyen Shabelle est contrôlée par les shebab. Celle de Galgadud est plus divisée, contrôlée partiellement par les insurgés mais aussi par une milice ennemie, Ahlu Sunna wal Jamaa.
L’organisation maintenait tout de même d’autres activités dans ces zones troublées du sud et du centre somaliens, notamment des soins de santé et de l’accès à l’eau potable. Elle conserve par ailleurs le reste de ses programmes dans le pays.
Mais selon les rebelles islamistes, le CICR a « rompu (leur) confiance ». Ils ont en mesure de rétorsion « brûlé près de 2.000 mètres cubes de rations expirées du CICR destinées à la distribution ».
La Somalie a été touchée par la terrible sécheresse de la Corne de l’Afrique. La crise alimentaire y a été aggravée par des combats incessants — le pays est en état de guerre civile depuis 20 ans. Et l’ONU craint toujours que quelque 250.000 Somaliens ne meurent de faim.
Les shebab avaient déjà forcé en 2009 la majorité des ONG étrangères et agences onusiennes à évacuer les zones sous leur contrôle, les accusant de visées politiques ou de déstabilisation du marché agricole local.
Et elle avait prononcé en novembre la fermeture de 16 ONG et agences humanitaires de l’ONU accusées « d’activités illégales » en Somalie, tout en menaçant d’interdiction toute autre organisation qui ne respecterait pas leurs règles.
Ces derniers mois, les shebab font face à une pression militaire accrue. Ils avait déjà abandonné leurs positions clé dans Mogadiscio en août, et doivent affronter les incursions de troupes kényanes au sud, et éthiopiennes à l’ouest.
AFP