
« Le dossier a été transmis au CSAC », le Conseil supérieur de l’audiovisuel et de la communication, a déclaré à l’AFP Lambert Mende, également porte-parole du gouvernement.
Le CSAC restait injoignable et le signal de RFI était toujours brouillé mardi.
La veille, Lambert Mende avait présenté en Conseil des ministres un « rapport complet sur la mesure conservatoire (…) pour violation des principes édictés dans le cahier des charges des médias audiovisuels en République démocratique du Congo, et des dispositions pertinentes de la convention qui lie le gouvernement congolais à cette chaîne publique française », a-t-il indiqué après la réunion.
« Le conseil des ministres a approuvé ladite mesure conservatoire et instruit le ministre de la Communication et des Médias à transmettre le dossier RFI » au CSAC afin qu’il prenne une « décision définitive », avait-il précisé.
Le ministre avait annoncé que l’actuelle coupure faisait suite à un sujet « juxtaposant les voeux de notre président avec les voeux de ce qu’elle appelle l’autre président ». « Il y a comme une volonté délibérée de créer une situation confuse qui peut nous entraîner dans des affrontements entre Congolais ».
« De quel droit on peut empêcher RFI de faire son travail, c’est-à-dire de pouvoir relayer des informations réelles? », s’est interrogé Tshivis Tshivuadi, secrétaire général de l’ONG congolaise Journaliste en danger, regrettant que le CSAC serve d' »alibi à tous les prédateurs de la liberté de la presse ».
RFI avait été interrompue à plusieurs reprises avant la « prestation de serment » d’Etienne Tshisekedi, les autorités lui reprochant d’avoir donné les « itinéraires » du lieu de rendez-vous.
De juillet 2009 à octobre 2010, Kinshasa avait totalement coupé RFI, accusée de « démoraliser » l’armée.
AFP