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Les pays du Maghreb réunis à Rabat pour donner un nouveau souffle à l'UMA

Les pays du Maghreb réunis à Rabat pour donner un nouveau souffle à l'UMA
 Stimulés par le vent de changement qui souffle sur la région, les chefs de la diplomatie des pays du Maghreb se sont longuement réunis samedi à Rabat pour redynamiser l’UMA (Maroc, Algérie, Mauritanie, Tunisie, Libye), une organisation restée lettre morte près d’un quart de siècle après sa création. Les ministres devaient notamment examiner l’avenir de cette organisation, destinée à devenir un vaste marché de libre-échange, et à préparer un sommet que la Tunisie souhaite tenir chez elle cette année.
Le prochain sommet de l’UMA se tiendra « avant la fin de l’année 2012 », a annoncé le ministre libyen des Affaires étrangères Achour Ben Khayal, à l’issue de la réunion.
La coopération contre le terrorisme et l’intégration économique ont par ailleurs dominé les discussions des ministres.
« L’Algérie va accueillir dans les prochaines semaines les ministres des Affaires étrangères du Maghreb pour définir leurs objectifs pour la stabilité de la région, et la lutte contre le terrorisme et le crime organisé », a indiqué le ministre algérien des affaires étrangères Mourad Medelci.
Malgré le rapprochement entre la Tunisie et la Libye, des tensions existent à leurs frontières, provoquées par l’insécurité de l’après-Kadhafi qui déborde sur les pays du Sahel.
L’UMA a été créée le 17 février 1989 à Marrakech, dans le sud du Maroc, mais son dernier sommet remonte à 1996.
Au fil des années, une cinquantaine de conventions ont été signées entre les Etats membres sans pour autant atteindre les objectifs de ce groupement régional. Les relations difficiles entre les anciens dirigeants de cette région ont longtemps constitué une entrave à l’UMA.
Mais le printemps arabe a insufflé un nouvel esprit.
« J’espère que 2012 sera l’année de l’UMA », a déclaré le président tunisien Moncef Marzouki tout en souhaitant « ressusciter le grand rêve de l’Union maghrébine », lors d’une tournée la semaine dernière dans la région.
Le roi Mohammed VI a appelé à la création d’un « nouvel ordre maghrébin qui tienne compte des changements intervenus en Libye et en Tunisie ».
Le contexte s’y prête et les concertations se sont accélérées ces derniers temps entre les pays du Maghreb pour rapprocher les pays.
D’ores et déjà, Rabat et Alger ont entamé un rapprochement, sans pour autant aboutir à un accord sur l’ouverture de leurs frontières terrestres fermées depuis 1994, ni sur le contentieux autour du Sahara occidental.
« Nous n’avons, tout simplement, pas abordé l’affaire du Sahara », s’est contenté d’affirmer le ministre marocain des affaires étrangères Saad Eddine Othmani en réponse à une question.
« Cette question de la frontière terrestre n’est pas taboue. Nous oeuvrons pour sa réouverture », a pour sa part souligné M. Medelci.
Dans ses discours, le roi Mohammed VI du Maroc appelle régulièrement son voisin algérien à ouvrir sa frontière terrestre.
« Quand vous avez un problème que vous ne pouvez surmonter, il faut le contourner et le mettre entre parenthèses », avait plaidé récemment le président tunisien à propos de ce conflit vieux de 35 ans.
L’UMA est un vaste ensemble qui s’étend sur une superficie de plus de six millions de km2, avec une population de quelque cent millions d’habitants.
Néanmoins, les échanges commerciaux inter-maghrébins représentaient en 2010 moins de 2% de l’ensemble de leurs échanges extérieurs, un des taux régionaux les plus bas du monde.
Evoquant cette question, « un appel est lancé aux ministres du commerce et de l’agriculture des cinq pays pour l’élaboration d’un accord de libre échange », a affirmé M. Othmani.
Face aux attentes légitimes, les écueils restent néanmoins très importants sur la voie d’un nouveau Maghreb. Les nouveaux gouvernements installés à Tripoli et à Tunis connaissent les difficultés de l’après-révolution sur fond d’insécurité.
Désormais dans ce nouvel ensemble, tant en Tunisie qu’au Maroc, les gouvernements appartiennent à la mouvance islamiste alors que dans la Libye post-Kadhafi, l’islam politique est une force montante.

AFP

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