jeudi, novembre 7, 2024
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Algérie: mort de l'ex-homme fort de l'armée Mohamed Lamari

Algérie: mort de l'ex-homme fort de l'armée Mohamed Lamari
L’ancien homme fort de la puissante armée algérienne, le général à la retraite Mohamed Lamari, est décédé lundi à 73 ans d’un arrêt cardiaque à Biskra (420 km au sud-est d’Alger), après avoir marqué l’Algérie des années noires par sa détermination à combattre la violence islamiste. Le général Lamari est mort à l’hôpital de Tolga où il avait été admis en urgence à la suite d’un malaise, a précisé son frère Khaled à l’agence APS.
« C’était un grand dirigeant de l’armée nationale populaire (ANP). Nous allons transmettre un message de condoléances à sa famille », a dit à l’AFP le porte-parole du Front de Libération Nationale (FLN, ex-parti unique), Kassa Aïssi.
Cet ancien officier de l’armée française avait déserté pour rejoindre en 1961 les rangs de l’Armée de libération nationale (ALN), qui avait mené la guerre d’indépendance contre la France (1954-1962).
Formé à l’académie militaire de Moscou, le général Lamari avait été nommé chef d’état-major de l’armée algérienne en 1993 au moment où les violences des groupes islamistes armés étaient à leur paroxysme en Algérie.
Considéré comme un « laïc » et un républicain, Mohamed Lamari, né en juin 1939 à Alger, avait tout d’abord exercé les fonctions de commandant de la 5e région de Constantine (nord-est), avant de devenir commandant en chef des forces terrestres.
Il occupa cette fonction jusqu’en 1992, date à laquelle il devint pour quelques mois le conseiller du ministre de la défense de l’époque, Khaled Nezzar.
Un haut responsable militaire plus bavard que les autres
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A la tête d’un corps spécial antiterroriste formé des élites de l’armée, de la gendarmerie et de la police chargé de la lutte contre les islamistes armés, il a pesé de tout son poids pendant une décennie sur la vie politique du pays.
« Résolument engagé dans la lutte antiterroriste, il a fait jouer à l?armée un rôle important dans le maintien de l’ordre et l’instauration de la sécurité, alors que l’Algérie menait une lutte implacable contre le terrorisme », a relevé l’agence APS.
En août 2004, Lamari a démissionné officiellement pour « raison de santé » de son poste de chef d’état-major de l’armée, trois mois après l’élection du président Abdelaziz Bouteflika pour un deuxième mandat.
Il avait alors affirmé avoir quitté l’armée à sa demande, une fois sa mission accomplie.
Nombre d’observateurs à Alger avaient vu dans son départ l’opportunité pour le chef de l’Etat de conforter sa position face à l’armée, considérée 40 ans durant comme la véritable détentrice du pouvoir en Algérie, imposant traditionnellement son candidat à la présidence de la République.
En juillet 2002, Lamari avait reconnu que l’armée s’était « immiscée » par le passé « dans les problèmes politiques » du pays, en 1992 quand les élections législatives, sous la pression des militaires, avaient été annulées, alors que le Front islamique des salut (FIS, dissous) était en passe de les remporter.
Il avait alors assuré que l’armée se cantonnait à présent dans les missions qui lui sont dévolues par la Constitution, « ni plus ni moins ».
Seul dirigeant militaire à s’exprimer publiquement, le général Lamari avait affirmé la neutralité de l’armée avant l’élection présidentielle de 2004.
Selon l’agence APS, le général Lamari devrait être inhumé à Alger.
Depuis sa démission de l’armée en 2004, le général n’apparaissait que très rarement en public. Ce fut le cas notamment à l’occasion de l’anniversaire de la guerre d’Algérie le 1er novembre 2008 lorsque la télévision l’avait montré en train de présenter ses voeux au chef de l’Etat.

AFP

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