Le dessinateur congolais Kashoun Thembo, dit Kash, décrit chaque jour les événements et les malheurs de la République démocratique du Congo avec un trait et une analyse qui font mouche et n’épargnent personne.
Chaque fin d’après-midi, il rejoint la rédaction du Potentiel, le journal de Kinshasa le plus lu, au tirage de 3.000 exemplaires. Le lendemain, ses caricatures sont la première chose que les lecteurs regardent. « Ce sont des dessins symboliques », dit un marchand de journaux.
La carte du Congo y est généralement présente et menacée par des voisins ou des exploitants miniers. Les Casques bleus sont toujours impeccables, mais rarement efficaces. Parfois les crânes humains jonchent le sol.
« Je prends l’info et je la reproduis selon mes codes, les journalistes enrichissent, on discute, j’exagère mais je garde la quintessence de l’info », dit Kash en citant Plantu, dessinateur au quotidien français Le Monde, qui estime qu’un bon croqueur de presse doit avoir « une bonne dose de mauvaise foi ».
Pas de caricature gentille
« Une caricature gentille, ça n’existe pas, on ne fait pas de caricature pour faire plaisir aux gens (…) c’est ma manière de participer au débat », souligne cet homme jovial de 48 ans aux allures juvéniles avec sa casquette et son carton à dessin sous le bras.
« Quand les gens râlent, mon chef me dit que j’ai tapé dans le mille », renchérit ce membre de l’association « Cartooning for peace » (Dessins pour la paix, en anglais) montée par les dessinateurs de tous les pays.
« Quand on me présente à des notables, ces gens-là sont très gentils, mais dès que j’ai le dos tourné, ils disent: méchant garçon ».
Chaque fin d’après-midi, il rejoint la rédaction du Potentiel, le journal de Kinshasa le plus lu, au tirage de 3.000 exemplaires. Le lendemain, ses caricatures sont la première chose que les lecteurs regardent. « Ce sont des dessins symboliques », dit un marchand de journaux.
La carte du Congo y est généralement présente et menacée par des voisins ou des exploitants miniers. Les Casques bleus sont toujours impeccables, mais rarement efficaces. Parfois les crânes humains jonchent le sol.
« Je prends l’info et je la reproduis selon mes codes, les journalistes enrichissent, on discute, j’exagère mais je garde la quintessence de l’info », dit Kash en citant Plantu, dessinateur au quotidien français Le Monde, qui estime qu’un bon croqueur de presse doit avoir « une bonne dose de mauvaise foi ».
Pas de caricature gentille
« Une caricature gentille, ça n’existe pas, on ne fait pas de caricature pour faire plaisir aux gens (…) c’est ma manière de participer au débat », souligne cet homme jovial de 48 ans aux allures juvéniles avec sa casquette et son carton à dessin sous le bras.
« Quand les gens râlent, mon chef me dit que j’ai tapé dans le mille », renchérit ce membre de l’association « Cartooning for peace » (Dessins pour la paix, en anglais) montée par les dessinateurs de tous les pays.
« Quand on me présente à des notables, ces gens-là sont très gentils, mais dès que j’ai le dos tourné, ils disent: méchant garçon ».
Sur les conseils de ses proches, il a adopté son pseudonyme en 1992, sous le régime de Mobutu, afin de se protéger. Signe que les libertés progressent? Il n’a jamais été menacé.
Né à Beni, dans le nord-est de la RDC, Kash a suivi les cours de l’école des Beaux-Arts à Kinshasa. Le déclic de sa carrière date de la mort de Bob Marley.
« C’était en 81 et tout le monde voulait Bob Marley sur son tee-shirt. Je n’arrêtais pas de le dessiner. Mon père en me voyant avec autant d’argent dans les mains croyait que j’étais devenu voleur », raconte-t-il.
« Je regardais la télévision avec un crayon à la main (…) j’ai été formé ici sur le tas », poursuit-il se rappelant que sa première caricature a été celle de Félix Houphouët-Boigny, l’ancien président de Côte d’Ivoire.
Un professeur des beaux-arts de Kinshasa, qui avait travaillé à Bruxelles dans le studio du du célèbre dessinateur belge Hergé – créateur de Tintin – l’a repéré », raconte le dessinateur, citant tous ses mentors. André Franquin, père de Gaston Lagaffe, reste son dessinateur préféré.
Les Nations unies, les grandes puissances et le Rwanda voisins sont ses premières victimes. « Nous, les Congolais sommes les premiers fautifs, mais ils doivent arrêter de nous piller », affirme Kash.
Marié depuis 20 ans, il a quatre enfants dont l’aîné passait son baccalauréat cette année. Tous les ans, il va en Europe participer à un ou deux festivals.
Même s’il vit dans un pays où les coupures d’eau et d’électricité sont fréquentes, malgré la richesse de sous-sol en matières premières, émigrer en Europe ne l’attire pas.
Il estime ses revenus mensuels à 1.000 USD (750 euros) – bien plus que le salaire minimum de 90 dollars. Mais la vie est chère dans la capitale congolaise. Pour arrondir ses fins de mois, il dessine pour les représentations diplomatiques, qui aiment à offrir aux partants une caricature illustrant leur séjour.
Né à Beni, dans le nord-est de la RDC, Kash a suivi les cours de l’école des Beaux-Arts à Kinshasa. Le déclic de sa carrière date de la mort de Bob Marley.
« C’était en 81 et tout le monde voulait Bob Marley sur son tee-shirt. Je n’arrêtais pas de le dessiner. Mon père en me voyant avec autant d’argent dans les mains croyait que j’étais devenu voleur », raconte-t-il.
« Je regardais la télévision avec un crayon à la main (…) j’ai été formé ici sur le tas », poursuit-il se rappelant que sa première caricature a été celle de Félix Houphouët-Boigny, l’ancien président de Côte d’Ivoire.
Un professeur des beaux-arts de Kinshasa, qui avait travaillé à Bruxelles dans le studio du du célèbre dessinateur belge Hergé – créateur de Tintin – l’a repéré », raconte le dessinateur, citant tous ses mentors. André Franquin, père de Gaston Lagaffe, reste son dessinateur préféré.
Les Nations unies, les grandes puissances et le Rwanda voisins sont ses premières victimes. « Nous, les Congolais sommes les premiers fautifs, mais ils doivent arrêter de nous piller », affirme Kash.
Marié depuis 20 ans, il a quatre enfants dont l’aîné passait son baccalauréat cette année. Tous les ans, il va en Europe participer à un ou deux festivals.
Même s’il vit dans un pays où les coupures d’eau et d’électricité sont fréquentes, malgré la richesse de sous-sol en matières premières, émigrer en Europe ne l’attire pas.
Il estime ses revenus mensuels à 1.000 USD (750 euros) – bien plus que le salaire minimum de 90 dollars. Mais la vie est chère dans la capitale congolaise. Pour arrondir ses fins de mois, il dessine pour les représentations diplomatiques, qui aiment à offrir aux partants une caricature illustrant leur séjour.