
Les combats se déroulaient dans la région d’Adila dans le sud-est du Darfour, ont indiqué des sources tribales, et dimanche ils « se sont étendus », selon un membre de la tribu des Rezeigat.
« J’ai vu des blessés, membres des Rezeigat, emmenés à l’hôpital d’Ed Daein à bord » de véhicules tout terrain, a-t-il ajouté, sous couvert de l’anonymat. Ed Daein est la capitale de l’Etat du Darfour-Est.
Selon un membre des Rezeigat, les combats les opposant à la tribu Ma’alia sont liés à un différent territorial.
L’est du Darfour était jusqu’à présent relativement épargné par les violences, qui touchent plutôt le nord et l’ouest de cet Etat.
Aucun bilan des victimes n’a pu être obtenu concernant les violences de dimanche, mais des sources tribales ont fait état de dizaines de morts samedi.
« Nous avons affronté (samedi) les Ma’alia (…) et nous avons détruit une de leurs bases et tué 70 d’entre eux. Nous avons perdu 30 hommes », a déclaré un membre de la tribu Rezeigat.
Un membre de la tribu Ma’alia a accusé les Rezeigat d’avoir « attaqué », incendié des villages et utilisé des « armes lourdes ».
Il a affirmé que les membres de sa tribu avaient tué 40 adversaires.
Selon la mission commune ONU-Union africaine au Darfour (Minuad), les rivalités tribales sont la principale source du regain de tension qui a fait près de 300.000 nouveaux déplacés durant les cinq premiers mois de 2013, soit le double par rapport au total des deux années précédentes.
En juillet, une autre branche des Rezeigat dans le nord du Darfour a signé un traité de paix avec la tribu arabe rivale des Beni Hussein, mettant fin à un conflit distinct qui a fait, selon un député, des centaines de morts en quelques semaines.
Dans un autre conflit, les Misseriya et les Salamat, deux tribus arabes, ont annoncé il y a deux semaines avoir conclu un cessez-le-feu après des affrontements ayant coûté la vie à plus de 200 personnes dans l’ouest du Darfour.
Selon des experts, ces combats illustrent un tournant dans la dynamique du conflit au Darfour, dans la mesure où le gouvernement ne parvient plus à contrôler ces tribus arabes ayant fourni le gros des combattants de la milice Janjawid.
Dans ce contexte, le Conseil de sécurité de l’ONU a appelé en juillet à une réorganisation de la Minuad.

Le conflit long et dévastateur a fait au moins 300.000 morts et 1,8 million de déplacés, selon l’ONU. Khartoum parle de 10.000 morts.
Des experts ont mis en garde contre la détérioration des relations entre Khartoum et les tribus. D’autant plus que les autorités leur ont fourni des armes pour qu’elles combattent les rebelles, armes qu’elles tendent désormais à utiliser pour tenter de régler des rivalités locales liées aux terres, à l’eau et aux ressources minéralogiques.
Avant la recrudescence des violences ces derniers mois, les camps de déplacés au Darfour accueillaient déjà 1,4 million de personnes.
Pourtant, le Haut commissariat de l’ONU pour les réfugiés a annoncé mardi avoir dû réduire ses activités d’assistance humanitaire parce que Khartoum n’avait pas renouvelé les autorisations d’une partie de son personnel expatrié.
afp