
En janvier 2013, l’opération Serval au Mali s?appuiera sur la base de N?Djamena pour ses avions de combat et bénéficiera du concours décisif des forces tchadiennes lors de l’opération de traque des jihadistes retranchés dans le massif montagneux des Ifoghas dans le nord-est du Mali.
Le 9 août 1983, François Mitterrand déclenchait Manta à la demande du Tchad pour stopper l’offensive de forces libyennes alliées aux opposants du président Hissène Habré, qui venaient de prendre la grande palmeraie de Faya dans le nord du pays.
Au plus fort de l’opération, Manta (raie géante des mers chaudes), menée à près de 5.000 km du sol français, mobilisera plus de 3.000 parachutistes, légionnaires, marsouins de l’infanterie de marine et aviateurs, 700 véhicules, avions Mirage F1 et Jaguar, hélicoptères Gazelle et Puma.

En quelques jours, des soldats français s’installent sur des positions avancées le long d’une ligne imaginaire dite « ligne rouge » et dont tout franchissement est susceptible d’entraîner une riposte armée. Située à hauteur du 15e puis du 16e parallèle, elle coupe le pays en deux, presque en son milieu, la partie nord demeurant sous contrôle libyen.
Selon la France, la mission est « de dissuader l’agresseur de nouvelles opérations » en gelant la situation pour permettre des négociations.
« Avoir des pompiers sur place »
Pendant plus d’un an, Manta sera le bouclier du régime Habré au pouvoir depuis juin 1982. Le 16 septembre 1984, la France et la Libye signent à Tripoli un accord de désengagement militaire « total et concomitant ». L’armée française évacue ses positions, retire ses matériels et met fin à sa présence au Tchad début novembre 1984.