La mission de l’Union européenne au Mali (EUTM) est prête à accueillir, à partir du 2 avril, le premier bataillon de 670 soldats qu’elle va former afin de permettre à l’armée malienne d’assurer la défense du pays sur le long terme, a indiqué mercredi son commandant à Bruxelles.
« Les premiers soldats seront accueillis mardi 2 avril, comme prévu », a déclaré à la presse le général François Lecointre, après une réunion d’étape au siège du Conseil européen.
« C’est un tour de force pour une opération multinationale » et en raison du contexte au Mali, deux mois et demi après le lancement de l’opération de reconquête du nord du pays par l’armée et les forces françaises, a-t-il estimé.
Les effectifs de la mission EUTM, proches de 550 personnes, dont 200 formateurs, sont tous arrivés sur la base de Koulikoro, à une soixantaine de kilomètres de Bamako, à l’exception d’une section espagnole attendue pour la mi-avril.
23 pays de l’UE participent à cette mission, dont la France est nation-cadre et le plus grand contributeur. Viennent ensuite les Allemands, les Espagnols, les Tchèques, les Britanniques, alors que certains pays, comme la Lituanie, participent pour la première fois.
EUTM est dotée d’un budget de 12,3 millions d’euros pour les frais généraux pour un mandat initial de quinze mois, éventuellement renouvelable. Chaque pays contributeur finance le déploiement de ses militaires.
Son quartier général est situé à Bamako, où elle mène aussi depuis plus d’un mois une mission de « conseil et d’expertise » afin de réorganiser l’armée malienne; qui avait été incapable de résister aux groupes armés ayant envahi le nord du pays et qui menaçaient Bamako début janvier.
Un premier rapport, récemment établi par EUTM, dresse un constat « sévère » de l’état de cette armée « destructurée », qui « est incapable de se projeter dans l’avenir » et qui « souffre de lacunes en terme d’équipements », a indiqué le général Lecointre.
« Au Mali, tout le monde est conscient de ces faiblesses » et « l’armée est prête à se réformer avec l’aide de l’UE », a-t-il ajouté. « Cela crée des attentes fortes, auxquels les Européens devront répondre », selon lui.
L’armée malienne a annoncé mercredi que 63 soldats maliens et environ 600 islamistes avaient été tués depuis le 11 janvier, tandis que les Tchadiens ont perdu 26 soldats et la France 5.
afp