Le ministre des Affaires étrangères, Laurent Fabius, a annoncé mardi le vote « probablement » en avril d’une résolution du Conseil de sécurité de l’ONU sur une opération de maintien de la paix (OMP) au Mali, pour une mise en place en juin.
« Nous allons passer du cadre actuel (…) à un nouveau dispositif diplomatique, une opération de maintien de la paix, qui devrait probablement être votée au mois d’avril et appliquée deux mois plus tard, et qui sera chapeautée par l’ONU et financée par les Nations unies », a déclaré M. Fabius devant la commission des Affaires étrangères de l’Assemblée nationale.
« Cette force de sécurisation reprendra la Misma (Mission internationale de soutien au Mali) et pourra être étendue à d’autres », a-t-il ajouté.
Aux forces africaines actuellement dans la Misma, qui inclut depuis peu le contingent tchadien, pourraient s’ajouter d’autres unités africaines, notamment burundaises et mauritaniennes, selon un diplomate européen.
Selon lui, la nouvelle opération onusienne de maintien de la paix pourrait mobiliser au total jusqu’à 10.000 hommes. Le passage à une force de paix de l’ONU au Mali est notamment motivé par des considérations financières.
Jusqu’à présent, la France est très isolée dans son engagement militaire dans la guerre au Mali et en supporte l’ensemble des frais. Paris assure aussi la majeure partie du financement du déploiement des troupes tchadiennes – quelque 2.000 hommes – au Mali, selon des sources diplomatiques.
« Les troupes françaises n’ont pas vocation à rester éternellement au Mali », a redit M. Fabius, selon lequel la France continuera à être présente à l’avenir « d’une manière ou d’une autre » dans ce pays.
Après avoir évoqué la possibilité du maintien sur le sol malien d’une force de réaction rapide pour seconder les troupes africaines, les responsables français parlant sous couvert d’anonymat évoquent de plus en plus ces derniers temps l’existence d’une telle force mais plutôt dans un pays proche. La France dispose de forces militaires permanentes au Sénégal.
La Misma déploie actuellement au Mali environ 6.300 soldats (d’Afrique de l’Ouest et du Tchad) et est censée prendre à terme le relais de l’armée française au Mali, afin de soutenir l’armée malienne.
afp