La patronne de la police sud-africaine Riah Phyiega a annoncé vendredi la mise à pied de huit policiers impliqués dans le décès d’un chauffeur mozambicain, traîné à terre jusqu’au commissariat menotté derrière un véhicule près de Johannesburg.
Le responsable du commissariat de Daveyton, où se sont produits les faits, a également été relevé de ses fonctions, a-t-elle ajouté lors d’un point presse à Pretoria, soulignant que ces méthodes policières étaient « inacceptables », alors que les images amateurs de l’incident ont fait scandale en Afrique du Sud et dans le monde.
Mardi soir, Mido Macia, 27 ans, a arrêté son minibus-taxi à la tombée de la nuit dans une rue de Daveyton, township à 25 kilomètres de l’aéroport international de Johannesburg, selon la police des polices (IPID) qui a ouvert une enquête pour meurtre.
Interpellé vers 18H50 (16H50 GMT), il s’est retrouvé encerclé par une demi-douzaine d’agents en tenue, puis menotté dans le dos et attaché à un camion de police, d’abord tenu par les pieds par un policier puis traîné à terre par le véhicule en marche jusqu’au commissariat, sous l’oeil médusé de nombreux passants dont certains ont filmé. Le jeune homme a été retrouvé mort moins de deux heures et demie plus tard dans la cellule du commissariat où il avait été placé.
Selon l’agence d’information radio EWN, les officiers impliqués affirment que le jeune homme est décédé après avoir été agressé dans sa cellule par d’autres prisonniers, une version démentie par l’autopsie.
« Une deuxième autopsie est envisagée. Il y a eu tellement d’allégations concernant l’agression, donc c’est seulement pour confirmer ce qui s’est passé », a indiqué la police des polices à l’agence Sapa.
Mido Macia avait immigré en Afrique du Sud à l’âge de 10 ans, avec son frère, selon une voisine interrogée par EWN, qui souligne qu’il « n’avait jamais posé de problème dans la population et était toujours prêt à rendre service », assurant notamment des conduites à l’hôpital ou ailleurs.
AFP