jeudi, avril 18, 2024
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Mozambique: après les inondations, des SMS pour prévenir le choléra

Mozambique: après les inondations, des SMS pour prévenir le choléra
Alors que le Mozambique se remet difficilement de terribles inondations, les organisations humanitaires expérimentent l’usage des téléphones portables pour distribuer l’aide, et notamment, des produits pour purifier l’eau et prévenir le choléra.
Un SMS, et Rose Makavela, une réfugiée, a reçu le code qui lui permet d’aller récupérer une bouteille de chlore dans une échoppe du bord de la route, non loin de son camp de réfugiés.
Après avoir lui aussi reçu un SMS, Delsio, un petit commerçant, peut lui remettre le précieux flacon. Depuis deux semaines, il en a distribué 150 de cette façon. « C’est facile. Même un enfant peut l’utiliser », dit-il, satisfait de la petite commission qu’il empoche au passage.
Quelques gouttes de chlore suffisent à rendre potable un litre d’eau, tuant les bactéries du choléra et d’autres maladies transmissible par une eau sale.
Depuis le début de l’année, près de 300 personnes ont été touchées par le choléra dans le nord du pays –deux en sont mortes–, et des habitants ont attaqué des fonctionnaires et des personnels de santé qu’ils ont accusés d’avoir contaminé l’eau. Les affrontements ont fait deux morts, selon des médias locaux.

Mozambique: après les inondations, des SMS pour prévenir le choléra
L’usage des portables n’est pas une première pour intervenir sur une crise humanitaire: ils ont déjà été utilisés, par exemple sur le tremblement de terre de 2010 en Haïti, pour suivre et coordonner les efforts de secours. Mais la distribution proprement dite des secours par voie de SMS est une technique d' »e-santé » nouvelle.
Les plus graves inondations qu’a connues le Mozambique depuis l’an 2000, fin janvier-début février, ont tué plus d’une centaine de personnes et ont fait environ 250.000 sinistrés, emportant des routes, des hôpitaux et des maisons dans la province de Gaza (sud). Près de 40.000 personnes y vivent encore dans des camps de tentes.
Après que le fleuve Limpopo eut inondé les bas quartiers de la station balnéaire de Xai-Xai, l’ONG américaine Population Services International (PSI) a donc décidé de tester le « concept mobile ».
Elle a diffusé des messages à la radio et à la télé pour encourager les réfugiés à demander du chlore par SMS.
« Les conditions sanitaires sont encore très précaires dans la province de Gaza, où il doit y avoir un niveau d’alerte maximum pour identifier les maladies transmises par l’eau », souligne Emanuele Capobianco, spécialiste de la santé pour l’Unicef sur place.
Trop souvent, juge le directeur de PSI au Mozambique, Iulian Circo, une bonne partie de l’argent des bailleurs de fonds se perd dans des chaînes d’approvisionnement trop lourdes, inefficaces et peu rentables.
« Faire de la distribution par SMS dans certaines régions permet de gagner du temps et d’économiser des ressources », assure-t-il.
Bien que le Mozambique reste l’un des pays les plus pauvres du monde, l’utilisation du téléphone portable est en plein essor, et au moins trois personnes sur dix en sont équipées.
Les réfugiés fuyant la montée des eaux ont seulement pris avec eux ce qu’ils pouvaient porter, et leur téléphone faisait le plus souvent parti de leur maigre ballot.
Des vendeurs ambulants vendent cartes prépayées et forfaits, et les téléphones peuvent être rechargés dans les échoppes qui ont proliféré aux abords des camps.
En outre, les campagnes de santé sont plus efficaces lorsque les gens se prennent aussi en main et ne se reposent pas seulement sur les ONG, constate Alfredo Baltazar de PSI.
« Dès le moment où la personne elle-même prend son téléphone, envoie un SMS, reçoit un code et va chercher (l’aide), ça la valorise », souligne ce travailleur humanitaire. 

AFP 

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