Une partie du personnel d’Anglo American Platinum (Amplats) a cessé le travail mardi à Rustenburg (nord), au lendemain d’affrontements intersyndicaux qui ont fait treize blessés, a indiqué la direction.
« Anglo American Platinum confirme que des arrêts illégaux de travail touchent ses sites de Rustenburg et du nord du Pilanesberg », et que des mineurs « se rassemblent (…) en solidarité avec les employés impliqués dans les incidents d’hier » (lundi), a indiqué la porte-parole du numéro un mondial du platine, Mpumi Sithole.
Treize mineurs ont été touchés par des balles en caoutchouc tirées par des vigiles ou blessés à coup de machette lundi lors d’affrontements entre syndicats rivaux à la mine de Siphumelele, à Rustenburg.
Quatre permanents du Syndicat national des mineurs (NUM), majoritaire dans la profession, se sont retrouvés encerclés par un millier de sympathisants du syndicat rival Amcu.
Amcu affirme être désormais le syndicat représentatif du personnel sur le site, et ses militants ont pris possession de locaux attribués au NUM.
Près de 2.000 mineurs adhérents à Amcu se sont rassemblés mardi dans un stade proche de Siphumelele, appelant à la fermeture des bureaux du NUM.
« Nous voulons que l’employeur démette le NUM, il l’a protégé trop longtemps, alors qu’il menaçait et tuait nos membres », a dit Gaddafi Mdoda, l’un de leurs représentants, à l’AFP.
« Les travailleurs sont très en colère après ce qui s’est passé hier », a-t-il ajouté.
Des vigiles de la mine et des policiers patrouillaient près du stade, où les adhérents d’Amcu chantaient des slogans.
Le NUM a décidé de rouvrir lundi ses bureaux à Siphumelele, fermés depuis les grèves de la fin 2012, mais Amcu affirme avoir recruté massivement ces derniers mois, et être désormais le représentant légitime du personnel.
« Ce qui s’est passé hier est une provocation de membres du NUM, ce sont des meurtriers. Nous ne retournerons pas sous terre jusqu’à ce que leurs bureaux soient fermés dans la mine. (…) Nous sommes le syndicat majoritaire maintenant, ils doivent accepter ça », a indiqué le mineur Amcu Chris Mabuya.
La rivalité et les surenchères entre le NUM, proche du pouvoir, et le petit syndicat Amcu, qui dénonce sa passivité et sa corruption, ont alimenté le mouvement de grèves sauvages qui a frappé le secteur minier sud-africain au second semestre 2012, faisant une soixantaine de morts.
Les événements de Marikana, qui se sont soldés par le décès de 48 personnes en août et septembre, avaient débuté par des violences entre les deux syndicats.
Amplats, filiale à 80% du géant minier Anglo American, a été touché par le mouvement, et ses opérations ont été paralysées par huit semaines d’une grève très dure entre septembre et novembre.
AFP