Environ 11.000 éléphants ont été tués pour leur ivoire depuis 2004 au Gabon, qui accueille plus de la moitié des éléphants de forêt d’Afrique, selon un communiqué de l’Agence nationale des parcs nationaux (ANPN) publié mercredi.
« Plus de 11.000 éléphants ont été tués depuis 2004 » dans le seul parc national de Minkébé (nord Gabon), « en d’autres termes, seulement environ un tiers des éléphants subsistent », a déclaré dans le communiqué le Dr Fiona Maisels de la Wildlife conservation society (WCS).
« On pensait auparavant que les troupeaux d’éléphants au Gabon avaient diminué bien plus lentement que dans le reste de la région, mais le pays a connu une série de cas de braconnage au cours de ces deux dernières années », selon le communiqué.
Le Gabon, qui couvre 13% de la forêt tropicale africaine, accueille plus de la moitié des éléphants de forêt d’Afrique, dont la population est estimée à environ 40.000.
« Au cours des trois dernières années, nous avons déployé 400 personnels supplémentaires dans les parcs, 120 soldats et 30 gendarmes dans notre lutte contre l’abattage illégal des éléphants pour le commerce d’ivoire sur le marché noir », a affirmé le professeur Lee White, directeur de l’ANPN.
« Malgré nos efforts, nous continuons de perdre des éléphants chaque jour. Si nous ne renversons pas la situation rapidement, l’avenir de l’éléphant en Afrique est compromis », a déploré M. White.
Le 22 janvier, les autorités gabonaise avaient saisi 170 kg d’ivoire dans le port de Libreville, qui devaient être convoyés au Bénin.
« Avec le prix de l’ivoire qui ne cesse d’augmenter chaque année sur le marché noir asiatique – plus de 1.000.000 FCFA (1.500 euros) le kilo actuellement – le pays, devient la cible de tous les braconniers de la pire espèce en Afrique centrale », soulignait alors un communiqué de la présidence.
Depuis son accession au pouvoir en 2009, le président Ali Bongo Ondimba, fils d’Omar Bongo, cherche à se positionner comme un défenseur de la nature en faisant la promotion d’un « Gabon vert ». Il a fait brûler cinq tonnes d’ivoire en juin, une première en Afrique centrale.
AFP