Le Nigeria s’est qualifié pour la 7e fois de son histoire pour la finale de la Coupe d’Afrique en surclassant 4-1 le Mali dont le beau parcours, avec la guerre contre les groupes islamistes en toile de fond, a brutalement pris fin, mercredi à Durban.
Les Super Eagles ont grandement justifié leur réputation de spécialiste de la CAN et vont désormais tenter d’accrocher un 3e titre à leur palmarès, dimanche à Johannesburg, après les sacres de 1980 et 1994.
Mélange de puissance physique et de technique, la sélection dirigée par Stephen Keshi n’a laissé aucune chance aux Aigles maliens avec trois buts inscrits en première période par Echiejile (25e), Brown (30e) et Emenike (45e), plus que jamais en tête du classement des buteurs avec une 4e réalisation sur un coup franc dévié, avant que le remplaçant Musa ne donne à ce succès des allures de correction (60e).
La réduction du score de Fantamaday en toute fin de rencontre (75e) n’a en rien modifié un scénario bouclé depuis longtemps.
Personne n’avait vu venir cette équipe nigériane, auteur d’un 1er tour poussif et arrivée en Afrique du Sud sans joueurs d’expérience hormis le métronome de Chelsea Mikel et le vétéran Yobo, relégué sur le banc pour sa 6e Coupe d’Afrique. Mais l’exploit réussi en quart de finale contre la Côte d’Ivoire de Drogba et Yaya Touré (2-1) l’a totalement libérée et c’est en position de force qu’elle risque d’aborder l’ultime rendez-vous de la compétition dans quatre jours.
Pour le Mali, l’aventure se termine de manière cruelle avec un 5e échec dans le dernier carré depuis la finale de 1972. Les troupes de Patrice Carteron s’étaient faits un devoir d’apporter un peu de réconfort à leur peuple, plongé dans un conflit pour la reconquête du nord du pays occupé par des islamistes.
Après les scènes de joie dans les zones libérées, la déception doit être immense, mais les Aigles auront une dernière occasion de clore en beauté cette CAN avec, comme en 2012, la « petite finale, samedi à Port Elizabeth, histoire de revenir au Mali la tête haute avec une nouvelle 3e place.
Seydou Keita et ses coéquipiers ne pouvaient en tout cas pas grand chose face à des Nigérians emmenés par des attaquants en feu, à l’image du massif Emenike, véritable révélation du tournoi, et de Victor Moses, décisif sur les deux premiers buts des Super Eagles.
La sortie sur blessure du jeune attaquant de Chelsea (22 ans) à la 53e minute de jeu n’a même pas eu le don de calmer la furia nigériane, son remplaçant, Musa ayant réussi à trouver l’ouverture peu après son entrée.
Dans les buts, l’ancien Lillois Enyeama, promu capitaine en l’absence sur le terrain de Yobo, est sans doute également le dernier rempart le plus sûr de la CAN même s’il a dû s’incliner sur la reprise de Fantamady. C’est dire si Keshi peut voir loin avec son groupe, lui qui fut champion d’Afrique en 1994 avec la génération dorée des Okocha, Yekini, Amokachi et Oliseh.
Surnommé le « big boss », Keshi peut entrer dans les annales en devenant le premier à soulever le trophée en tant que joueur et entraîneur. Pour terminer cette CAN en apothéose.
AFP