Vingt mille ex-combattants ivoiriens doivent être réinsérés en 2013 dans la vie civile dans le cadre de la réforme du secteur de la défense après la crise politico-militaire meurtrière de 2010-2011, a annoncé vendredi un responsable.
« Cette année 20.000 éléments seront intégrés dans des programmes de la vie économique », a affirmé Alain-Richard Donwahi, le secrétaire du Conseil national de sécurité (CNS), structure présidée par le chef de l’Etat Alassane Ouattara et qui traite de l’ensemble des questions de défense et de sécurité.
Selon M. Donwahi, un millier d’ex-combattants ont déjà été concernés par les opérations de démobilisation, désarmement et réinsertion relancées en 2012.
Il n’a cependant pas précisé le nombre d’ex-combattants à recycler dans le tissu économique dans les prochaines années. Cet effectif global est estimé à plusieurs dizaines de milliers, selon les évaluations les plus courantes.
Les autorités ivoiriennes ont lancé l’an dernier un nouveau recensement de ces éléments, dont les résultats n’ont pas encore été communiqués.
Le sort des ex-combattants relève de l’Autorité pour la démobilisation, le désarmement et la réinsertion (ADDR), créée en 2012. Elle a remplacé les diverses structures chargées de ces questions, considérées par les bailleurs de fonds comme inefficaces et mal gérées.
Le pouvoir n’a pas encore annoncé les grandes lignes de sa réforme de l’armée, jugée urgente depuis la fin de la crise postélectorale de décembre 2010-avril 2011. La crise s’est achevée par deux semaines de guerre entre militaires et miliciens favorables à l’ex-président Laurent Gbagbo et forces pro-Ouattara, en particulier les ex-rebelles du Nord.
Des rencontres sont prévues dans les prochaines semaines « pour établir la stratégie de sécurité nationale », ce qui permettra de « connaître le nouveau format de l’armée », a expliqué M. Donwahi, pour qui la réforme pourrait « durer jusqu’à 10 ans ».
Selon nombre d’observateurs, la réforme de l’armée s’est jusque-là surtout caractérisée par l’emprise des ex-rebelles pro-Ouattara sur une série d’unités bien formées et équipées pour défendre le régime.
Le pouvoir a subi au second semestre 2012, principalement en août-septembre, une série d’attaques de groupes armés contre les forces de sécurité, qui ont entraîné un fort regain de tension à l’époque. Le gouvernement a accusé des combattants pro-Gbagbo, ce que le camp de l’ex-président a démenti.
AFP