La rébellion Mouvement du 23 mars (M23), active dans l’Est de la République démocratique du Congo, a rejeté comme « cruellement partial » le rapport d’experts de l’ONU l’accusant de graves exactions et a appelé l’ONU à revoir ses sanctions.
L’armée combat le M23 depuis mai dans la province riche et instable du Nord-Kivu. Un rapport des experts de l’ONU publié fin 2012 accuse le Rwanda et l’Ouganda voisins – qui réfutent – de soutenir les rebelles. L’ONU impute aussi au M23 de graves exactions (viols, assassinats, recrutement forcé…).
Ces experts nourrissent une « haine viscérale contre le M23 », explique dans un rapport publié mercredi le dirigeant politique du M23, Jean-Marie Runiga. Leur rapport « nous parait cruellement partial et peu professionnel car, il contient des éléments incompatibles et incohérents », ajoute-t-il.
Il accuse les experts d’avoir spécifiquement cherché à blâmer le M23 en relayant des informations « non seulement infondées, mais aussi non vérifiées ». « Il est grand temps qu’ils commencent à descendre sur terrain (…) en vue d’y mener une enquête réelle et objective », affirme Jean-Marie Runiga.
Dans le même document, le M23 conteste le rapport de l’ONG américaine Human Rights Watch (HRW) qui l’accusait mi-septembre de « crimes de guerre commis à grande échelle, y compris d’exécutions sommaires, de viols et des recrutements de force ».
« Le M23 juge +politisés+ et +erronés+ les rapports de HRW et des experts de l’ONU. Leurs enquêteurs ne sont pas neutres et leur travail, de manière générale, est entaché de plusieurs escobarderies », a dénoncé Jean-Marie Runiga.
Le Conseil de sécurité de l’ONU a gelé les avoirs et interdit de voyage les responsables du M23 , dont Jean-Marie Runiga et le général Sultani Makenga, chef militaire du mouvement.
M. Runiga appelle le secrétaire général de l’ONU, Ban ki-Moon, à « rejeter purement et simplement les requêtes de l’ONG Human Rights Watch et celles des experts de Nations unies, de reconsidérer toutes les décisions prises » contre le M23.
Jugeant que l’ONU a été manipulée par le rapport des experts et de HRW, il propose également à Ban ki-Moon de « diligenter, enfin, une nouvelle enquête à l’Est de la RDC, conduite par des personnalités d’une intégrité morale et intellectuelle salubre ».
AFP