Le président de la Transition malgache Andry Rajoelina a annoncé dimanche son intention d’être candidat à l’élection présidentielle de 2018, après avoir dit cette semaine qu’il renonçait à l’élection prévue en mai 2013, dans un esprit d’apaisement de la crise.
« Je compte sur vous pour voter pour moi en 2018, nous allons faire un retour en force à ce moment-là », a-t-il déclaré lors d’un discours d’inauguration du nouvel hôtel de ville de Toamasina (est).
M. Rajoelina s’est désisté pour 2013 sous la pression de la communauté internationale, qui souhaite que Madagascar puisse organiser des élections libres et sans violences.
Son principal rival, l’ex-président Marc Ravalomanana –qu’il avait renversé lors d’une révolution en 2009–, avait déjà renoncé à se présenter il y a un mois.
L’affrontement des deux hommes était considéré par la communauté internationale comme un obstacle majeur à l’organisation d’élections.
Mais ce double désistement a changé la donne et a été largement salué cette semaine par la communauté internationale, qui a rapidement débloqué près de 12 millions d’euros pour la préparation des élections.
La décision d’Andry Rajoelina de se présenter à la présidentielle de 2018 n’est pas une surprise.
« Je reviendrai. Je promets au peuple malgache que le jour viendra où nous allons sauver ensemble ce pays », avait déjà promis M. Rajoelina, dans une interview à Radio France Internationale, il y a 10 jours.
De son côté, l’ex-président Ravalomanana exilé en Afrique du Sud n’a pas non plus renoncé au pouvoir.
Ce dernier avait déclaré en décembre qu’il souhaitait rentrer pour aider à la reconstruction du pays, qu’il a quitté en 2009. Mais sa condamnation aux travaux forcés à perpétuité pour la mort de dizaines de manifestants tués par sa garde en 2009 l’empêche de rentrer libre à Madagascar.
Les deux hommes pourraient donc se livrer cette année à une lutte à distance par candidats interposés, afin de préparer leur retour en 2018, selon les analystes.
Madagascar est plongée dans une grave crise depuis le renversement du président Ravalomanana par M. Rajoelina en mars 2009. Les élections doivent théoriquement rétablir l’ordre constitutionnel et mener à la reprise des aides internationales suspendues depuis près de quatre ans.
AFP