mercredi, avril 17, 2024
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Somalie: échec d'un commando français, le sort de l'otage incertain

Somalie: échec d'un commando français, le sort de l'otage incertain
Une opération commando française a échoué samedi à libérer un otage détenu en Somalie, a priori abattu par ses geôliers islamistes selon Paris, à la suite de combats ayant fait plusieurs morts dont un soldat français.
« Tout donne à penser que (l’otage) Denis Allex a été abattu par ses geôliers », lors de cette opération menée tôt samedi matin, et qui a donné lieu à des combats d' »une grande violence », a déclaré samedi à Paris le ministre français de la Défense Jean-Yves Le Drian à la presse.
Les islamistes somaliens shebab ont assuré au contraire que l’agent des services spéciaux français, qu’ils détiennent depuis plus de trois ans, était « toujours en sécurité, loin du lieu de bataille », et qu’il serait jugé « dans les deux jours ».
Il apparaît en tout cas que l’opération menée par les équipes de la DGSE (services spéciaux et de renseignement) dans la localité de Bulomarer, dans le sud de la Somalie, pour libérer leur camarade a été un échec.
Un soldat français a été tué dans les combats et un autre est « porté disparu », a indiqué le ministre français de la Défense, revenant sur un précédent bilan de ses services faisant état de deux soldats tués.
Dix-sept « terroristes » ont été tués dans les combats, selon le ministère français de la Défense.
Les shebab ont pour leur part affirmé détenir un membre du commando français, blessé, que ses camarades n’ont pu ramener avec eux. « Le soldat français blessé est maintenant sous la garde des Moudjahidine », affirme le mouvement islamiste, rallié à Al-Qaïda, dans son communiqué parvenu à l’AFP.
Au moins un habitant de Bulomarer a indiqué samedi à l’AFP avoir vu le corps sans vie d’un homme blanc.
« Nous ne savons pas exactement ce qui s’est passé car l’attaque a eu lieu de nuit, mais ce matin nous avons vu plusieurs cadavres y compris celui d’un homme blanc. Trois civils ont également été tués dans l’échange de coups de feu », a rapporté au téléphone à l’AFP cet habitant, Idris Youssouf.

Somalie: échec d'un commando français, le sort de l'otage incertain
L’attaque a été menée à partir de cinq hélicoptères de combat à 02H00 locales samedi (23H00 GMT vendredi), selon les shebab. Mais « le commando de la DGSE a fait face d’emblée à une forte résistance », a souligné le ministère français de la Défense. Les affrontements ont duré 45 minutes, précisent les shebab.
Menaces de représailles islamistes
L’opération visait à libérer un agent de la DGSE détenu en Somalie depuis le 14 juillet 2009 par les shebab. Cet agent, présenté par les autorités françaises comme Denis Allex – mais ce pourrait être un pseudonyme – avait été enlevé à Mogadiscio avec un autre agent qui a, lui, recouvré la liberté en août 2009.
Le raid est survenu alors que la France a annoncé au même moment avoir apporté un soutien militaire au gouvernement du Mali contre un autre mouvement jihadiste lié à Al-Qaïda, qui occupe le nord de ce pays depuis neuf mois.
L’environnement était a priori difficile pour cette opération de libération: Bulomarer, au sud de la capitale Mogadiscio, est une localité située dans une zone très arborée et habitée, selon des témoins sur place.
Les responsables shebab affirment qu’ils ont de plus pu mobiliser rapidement leurs combattants basés dans un camp d’entraînement voisin.
Plusieurs heures après l’opération, « il y a des appareils militaires qui survolent la ville ce (samedi) matin et de nombreux combattants shebab y patrouillent, nous pouvons voir leurs véhicules armés qui circulent », a rapporté au téléphone Mohamed Shueyb.
Les islamistes ont menacé la France de représailles. « En fin de compte, ce seront les citoyens français qui goûteront inévitablement aux conséquences amères de l’attitude inconséquente de leur gouvernement à l’égard des otages », ont ils assuré dans leur communiqué.
Les shebab ont perdu tous leurs principaux bastions dans le sud et le centre de la Somalie, à la suite d’une offensive menée depuis un an et demi par une force de l’Union africaine (Amisom) renforcée par un contingent kényan ainsi que par un corps expéditionnaire éthiopien et par l’embryon d’armée nationale somalienne.
Les islamistes shebab contrôlent cependant encore certaines parties rurales du sud et du centre du pays.
L’agent de la DGSE faisait partie de neuf Français, au total, retenus en otage à l’étranger, tous sur le sol africain, dont au moins six sont détenus par Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) au Sahel.
Le 4 octobre dernier, Denis Allex était apparu, pâle et les yeux cernés, dans une vidéo où il avait lancé un « message de secours » au président Hollande, qu’il pressait d’oeuvrer à sa libération. 

AFP 

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