La croissance de l’Afrique du Sud, première puissance économique du continent, a nettement ralenti à 1,2% au troisième trimestre en rythme annuel, en raison de l’effondrement de l’activité minière paralysée par des grèves violentes, a annoncé l’agence nationale des statistiques mardi.
« L’activité économique dans les mines et carrières a enregistré une chute de 12,7%, en raison d’une moindre production de l’ensemble des secteurs miniers », a précisé Statistics South Africa.
Le dynamisme du secteur agricole (+7,4% comparé au deuxième trimestre), notamment de l’horticulture et de l’élevage, et la bonne tenue du BTP (+3,3%) n’ont pas compensé les difficultés du secteur minier, où une vague de grèves sauvages a démarré en août.
Le conflit, qui a duré trois mois, a été exacerbé par la mort de 34 grévistes abattus par la police le 16 août à Marikana, une mine de platine exploitée par le groupe Lonmin à environ 200 kms au nord-est de Johannesburg, dans des circonstances rappelant les pires heures de l’Apartheid.
Au total, les grèves ont fait une soixantaine de morts, dans des heurts avec la police ou des règlements de compte. Elles ont aggravé les tensions dans un secteur qui se débattait déjà avec le ralentissement de la demande mondiale.
L’Afrique du Sud est notamment le premier producteur mondial de platine, et compte tenu du poids des mines dans l’économie nationale, un ralentissement de la croissance était attendu mais il est pire que prévu par les économistes.
C’est la plus mauvaise performance réalisée au troisième trimestre depuis 2009, année de récession en Afrique du Sud. L’activité s’était alors fortement contractée sous l’effet de la crise mondiale.
Au deuxième trimestre 2012, l’activité économique nationale avait affiché une croissance de 3,4%, selon un chiffre légèrement révisé à la hausse.
Sur un an, le PIB a progressé de 2,3% au troisième trimestre 2012, après 3,1% au deuxième trimestre.
AFP