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Soudan: un documentaire pour laisser "une trace" dans l'Histoire

Soudan: un documentaire pour laisser

Une cinéaste britannique d’origine soudanaise, Taghreed Elsanhouri, veut aider les Soudanais à « s’approprier » leur histoire et laisser « une trace » avec un documentaire sur la partition du Soudan, diffusé pour la première fois dans son pays natal jeudi, explique-t-elle à l’AFP.

Le film de 90 minutes, « Our beloved Soudan », a été diffusé au Goethe Institut dans le cadre du Festival européen du film de Khartoum, organisé par l’Union européenne.

Le documentaire mêle l’histoire d’une famille à celle du pays, relatée à travers des images d’archives et des interviews de responsables politiques clés dans le processus qui a aboutit à la sécession du Soudan du Sud mi-2011.

« Je ne regarde pas la géopolitique. Je dis: +en tant que Soudanais, de quoi peut-on être responsable? Comment pouvons-nous nous regarder et assumer notre responsabilité? », explique la cinéaste plusieurs fois primée.

Arrivée au Royaume-Uni à l’âge de neuf ans, c’est pendant ses études supérieures qu’elle a ressenti le désir d’en apprendre davantage sur ses origines. Elle dit avoir alors trouvé des chroniques rédigées par des administrateurs coloniaux, mais aucune voix soudanaise.

« Cela m’a beaucoup frustrée. J’ai pensé: +Les Soudanais n’ont-ils laissé aucune trace dans l’Histoire? (…) Je pense que tout mon projet, mon projet de vie, consiste à créer ces traces ».

Le Soudan du Sud, à la population majoritairement noire africaine et chrétienne, a gagné son indépendance du Nord dominé par les arabes musulmans en juillet 2011, après un vote quasi unanime lors d’un référendum organisé dans le cadre d’un accord de paix de 2005, qui a clos 23 ans de guerre civile.

Le conflit a tué quelque 2 millions de personnes et en a déplacé des millions d’autres.

Seul vrai obstacle rencontré par la cinéaste selon elle: la création de liens avec les intervenants du Sud. « Je suis du Nord, et ils n’ont pas pu témoigner auprès de moi. Je me suis vraiment retrouvée face à l’étendue de la division de notre peuple », raconte-t-elle.

Même si elle a eu accès aux principaux responsables politiques, une voix cruciale manque: celle du vice-président Ali Osman Taha, considéré par les analystes comme un probable successeur au président Omar el-Béchir. Son point de vue sera « perdu pour l’hisoire », déplore Taghreed Elsanhouri.

L’UE a contribué au budget de 50.000 euros du documentaire, essentiellement financé par la cinéaste.

Diffusé pour la toute première fois en 2011 au Festival international du Film de Dubaï, il ne l’a pas encore été au Soudan du Sud. 

AFP 

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