Le président kényan, Mwai Kibaki, a lancé lundi le processus clé d’enregistrement biométrique des votants pour les prochaines élections générales du pays début mars, les premières depuis les violences post-électorales de 2007-2008.
En 30 jours, la Commission électorale indépendante kényane espère enregistrer 18 millions de personnes dans 25.000 centres répartis à travers le pays.
Elle vient pour cela de recevoir d’une entreprise française spécialisée dans la biométrie, Morpho (groupe Safran), 15.000 kits d’enregistrement et a formé quelque 30.000 personnes à leur utilisation.
« Le commencement de l’exercice d’enregistrement des électeurs est une étape clé sur la route qui nous mènera aux prochaines élections générales du 4 mars, » a déclaré M. Kibaki lors de la cérémonie de lancement dans la capitale Nairobi.
L’enregistrement biométrique, que le président kényan a testé lundi, vise à lutter contre les fraudes lors des élections — celle du prochain président kényan, mais aussi des députés, des sénateurs, gouverneurs de province et chefs de comtés.
Le scrutin s’annonce à haut risque: de nombreux observateurs et acteurs de la société civile kényane craignent d’ores et déjà, alors que s’intensifient les tractations pour de possibles alliances électorales, de nouvelles violences à grande échelle à cette occasion.
La Croix Rouge estime elle que, depuis le début de l’année, des centaines de personnes ont déjà été tuées dans des affrontements à caractère ethnique qui suivent un schéma de violences électorales.
Fin 2007 et début 2008, le Kenya avait été meurtri par les violences qui avaient suivi la réélection contestée de Mwai Kibaki face à Raila Odinga, devenu ensuite Premier ministre au terme d’un processus de médiation international.
Plus de 1.000 personnes avaient été tuées et plusieurs centaines de milliers d’autres avaient été déplacées au cours de ces violences, pour lesquelles quatre personnes, dont deux candidats à la prochaine présidentielle, le vice-Premier ministre Uhuru Kenyatta et l’ex-ministre William Ruto, devraient être jugées à partir d’avril par la Cour pénale internationale à La Haye.
AFP