vendredi, avril 26, 2024
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Vie chère, corruption, le président haïtien Martelly contesté dans la rue

Vie chère, corruption, le président haïtien Martelly contesté dans la rue

Moins de dix-huit mois après son arrivée au pouvoir, le président d’Haïti Michel Martelly fait face à un important mouvement de contestation dans un pays qui peine toujours à surmonter les conséquences désastreuses du séisme de 2010.

Les manifestants, qui défilent régulièrement depuis trois semaines dans les grandes villes du pays, ont d’abord mis en avant une brusque flambée des prix des produits de première nécessité. Ils ont été depuis été rejoints par des forces politiques hostiles au régime, accusé de « vouloir instaurer un pouvoir dynastique et dictatorial ».

« Le gouvernement doit repenser sa politique. Il y a une absence de prévision, de planification et de coordination dans les décisions de l’Etat qui finit par conduire à des contestations et jusqu’à demander le départ du président », estime le professeur de droit Frizto Canton.

A côté de l’insatisfaction populaire par rapport à des promesses électorales jugées « non tenues », les manifestants reprochent au pouvoir d’entreprendre des dépenses somptueuses dans l’acquisition de véhicules de luxe et des voyages improductifs.

Réunies en congrès au Cap-Haïtien, la deuxième ville du pays, l’opposition et la société civile ont dénoncé mercredi une « accentuation de la vulnérabilité de presque toutes les couches de la société qui se poursuit dans une ambiance de dérives institutionnelles ».

« Le droit démocratique d’exiger la fin anticipée du mandat »

Au même moment des milliers de personnes défilaient dans les rues pour réclamer des mesures contre la cherté de la vie et exiger la démission du président Martelly.
 

Vie chère, corruption, le président haïtien Martelly contesté dans la rue

Si la popularité de l’ancien chanteur adulé par les jeunes des quartiers pauvres qui l’ont porté au pouvoir en 2011 est visiblement mise à mal depuis quelques mois, la communuaté internationale rappelle que Michel Martelly, surnommé Tet Kalé (crâne tondu) par ses partisans, est élu pour un mandat qui prendra fin en 2016.

« Si quelqu’un veut que le président s’en aille, je crois que le mieux est de préparer un bon candidat pour les élections de 2016 », a lancé, en forme de mise en garde, le représentant en Haïti du secrétaire général de l’ONU, le Chilien Mariano Fernandez.

Mais les partis de l’opposition ne l’entendent pas de cette oreille, estimant que le peuple haïtien a « le droit démocratique d’exiger souverainement et pacifiquement la fin anticipée du mandat de cinq ans confié à tout président qui s’écarte des règles du jeu démocratique ».

Cependant, l’historien et consitutionnaliste George Michel ne pense pas que les manifestations puissent renverser le président: « Martelly a encore une certaine popularité, mais il a lui même provoqué des crises qui vont empoisonner le reste de son mandat », analyse-t-il.

L’ancien journaliste, pressenti un temps au sein du gouvernement, reproche au président de « vouloir contrôler l’appareil électoral, comme tous les autres avant lui ».

Dans les manifestations, derrière les slogans contre l’immobilisme du pouvoir face à la vie chère et la corruption, apparaît en filigrane une autre source de frustration: le tenue prochaine d’élections législatives partielles et locales sous l’égide d’une institution, le Conseil électoral permanent, contestée et considérée par l’opposition comme aux mains du pouvoir. 

AFP 

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