vendredi, avril 26, 2024
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Juba ordonne la reprise de sa production de brut

Juba ordonne la reprise de sa production de brut

Le gouvernement sud-soudanais a ordonné jeudi aux compagnies pétrolières opérant sur son territoire de reprendre leur production, qu’il avait fait arrêter en janvier en raison d’un conflit avec le Soudan voisin sur les redevances de passage du brut dans ses oléoducs.

Les Parlements sud-soudanais et soudanais ont ratifié mardi et mercredi des accords signés en septembre entre Khartoum et Juba, censés régler une série de contentieux et permettre notamment la reprise de la production pétrolière sud-soudanaise, dont l’interruption a mis les économies des deux pays à genoux.

« Il est ordonné par la présente aux compagnies pétrolières étrangères et aux opérateurs d’oléoducs opérant au Soudan du Sud de reprendre et rétablir la production de pétrole brut », a déclaré le ministre sud-soudanais du Pétrole, Stephen Dhieu Dau, donnant lecture à Juba d’un communiqué officiel.

Le texte a été lu en présence des responsables de plusieurs compagnies, notamment ceux du groupe malaisien Petronas et de la Compagnie pétrolière nationale chinoise CNPC.

M. Dau a estimé qu’il faudrait au moins trois mois avant que le brut ne prenne le chemin des marchés, la réouverture des oléoducs étant un processus potentiellement complexe.

L’arrêt de la production a privé depuis janvier le jeune Soudan du Sud, indépendant depuis juillet 2011, de 98% de ses recettes et parallèlement mis à mal l’économie soudanaise voisine.

« L’arrêt de la production de pétrole (…) a rempli son rôle de protection de la souveraineté et du patrimoine de la Nation » et « les conditions sont désormais réunies pour que le peuple sud-soudanais puisse exercer son droit à jouir de l’entier bénéfice de ses ressources », peut-on lire dans le communiqué officiel.

Le Soudan du Sud a hérité de 75% des réserves de brut du Soudan d’avant la sécession mais, enclavé, dépend pour l’exporter des oléoducs du Nord. Il avait stoppé en janvier sa production, furieux que Khartoum ait prélevé de son brut pour se payer, faute d’accord alors sur le montant des droits de passage.

En mars, des notes confidentielles de la Banque mondiale avaient dressé un tableau très alarmiste de l’avenir de l’économie sud-soudanaise, prévoyant son effondrement à court ou moyen terme faute d’une reprise de la production de pétrole. L’assèchement des devises avait notamment provoqué une dévaluation de la livre sud-soudanaise et une inflation galopante.

Les tensions autour du pétrole et d’autres questions non résolues par l’accord de paix ayant mis fin en 2005 à des décennies de guerre civile entre Khartoum et Juba et ayant débouché sur l’indépendance du Soudan du Sud avaient dégénéré au printemps en intenses combats frontaliers.

Les récents accords entre Juba et Khartoum n’ont toutefois pas permis de régler la totalité de leurs différends, plusieurs questions-clés autour de la démarcation de la frontière et de zones contestées restant non résolues. 

AFP 

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