Un Casque bleu a été tué mercredi et trois autres blessés par un tir de mortier, alors qu’ils se rendaient dans la zone de Hachaba au Darfour, dans l’ouest du Soudan, a annoncé la Minuad.
Il s’agit de la seconde embuscade meurtrière ce mois-ci visant des membres de la mission conjointe des Nations unies et de l’Union africaine au Darfour (Minuad).
« Un membre de la Minuad a été tué et trois autres blessés dans une embuscade » mercredi matin, à une dizaine de kilomètres de Hachaba dans le Nord-Darfour, a indiqué la Minuad dans un communiqué.
L’embuscade a eu lieu au passage d’un convoi de militaires, de policiers et de personnel civil de la mission de paix qui se rendait à Hachaba où, selon les Etats-Unis, plus de 70 civils ont péri dans des affrontements fin septembre.
Ils devaient « évaluer la situation après les récentes informations sur des violences dans la région », a expliqué la Minuad, sans préciser la nationalité des victimes.
« Le personnel de la Minuad, qui a essuyé des tirs à l’arme automatique et au mortier de la part d’assaillants non-identifiés, a répliqué », a poursuivi la Minuad.
Ce nouveau décès porte à 43 le nombre de membres de la mission de maintien de la paix tués au Darfour en près de cinq ans.
Le 2 octobre, quatre soldats nigérians de la Minuad avaient été tués et huit autres blessés à El-Geneina, dans l’ouest du Darfour, dans l’embuscade la plus meurtrière de l’histoire de la Minuad, selon des sources onusiennes.
Les autorités soudanaises ont dit avoir arrêté des suspects dans cette attaque, sans fournir plus de détails.
Selon des sources à l’ONU, aucun suspect de meurtre d’un membre de la Minuad n’a jusqu’ici été traduit en justice.
Les Casques bleus ont été déployés au Darfour en 2007 pour tenter de faire cesser les hostilités entre les rebelles et le gouvernement soudanais. La Minuad compte quelque 23.500 hommes.
Une grande partie des troubles au Darfour est désormais liée à des groupes pro-gouvernementaux arabes, qui entrent en lutte contre le pouvoir ou s’affrontent entre eux, selon des sources humanitaires.
La province de Hachaba se trouve dans le district de Koutoum, dans le Nord-Darfour, théâtre de violences depuis la mort du chef de district, début août, au cours d’une tentative de braquage.
Mellit, dans le Nord-Darfour, a également connu des violences qui ont fait plusieurs morts en août, mais les autorités sont parvenues à éviter des heurts tribaux, selon les médias officiels.
Dans un autre incident rapporté mercredi, les rebelles du Mouvement justice et égalité (JEM) ont indiqué qu’ils avaient affronté, aux côtés de l’Armée de libération du Soudan (SLA), les troupes gouvernementales au sud-ouest d’El-Facher, la capitale du Nord-Darfour.
En 2003, des mouvements issus des tribus non-arabes du Darfour s’étaient soulevés contre le gouvernement soudanais, dominé par des Arabes. Le régime avait réagi en envoyant des milices Janjawids, entraînant une guerre civile qui a fait au moins 300.000 morts selon l’ONU, 10.000 selon Khartoum.
AFP