La liberté d’expression est « en danger » au Cameroun, selon un rapport pour l’ONU rédigé par trois ONG internationales et transmis à l’AFP mardi.
« La liberté d’expression est en danger au Cameroun », selon le rapport remis au Conseil des droits de l’Homme des Nations Unies par PEN International, Committee to Protect Journalists, et Internet Sans Frontières.
Selon les trois ONG, le Cameroun est un « pays dans lequel être un écrivain ou journaliste, à la fois en ligne et hors ligne, est risqué ».
« De nombreuses lois pénales punissent les écrivains et les journalistes en raison de leur travail, autorisent les détentions provisoires de longue durée dans des prisons surpeuplées, la torture systématique, et favorisent l’inexistence de procès équitable », souligne le communiqué.
Le rapport fait notamment un gros plan sur l’écrivain Enoh Meyomesse, fondateur de l’Association des écrivains du Cameroun, qui continue « de croupir en prison (…) depuis 11 mois, dont un mois passé en isolement, bien que toutes les charges contre lui aient été abandonnées ».
Selon la note d’information, M. Meyomesse « est actuellement en procès devant un tribunal militaire, avec un accès minimal à ses avocats ou à des soins médicaux ».
« Le gouvernement a également durci le ton sur la presse en imposant, de manière sélective, aux journaux et publications des licences coûteuses », d’après la note.
« Les menaces sur la liberté d’expression persistent également en ligne. Le Cameroun a bloqué du contenu sur internet et encourage la privatisation de l’application de sa loi contre la cybercriminalité, sans contrôle judiciaire suffisant », de même source.
« Moins de 5% des Camerounais ont aujourd’hui accès à internet », souligne la note. D’après celle-ci, « ce faible taux de pénétration s’explique par le contrôle rigoureux que l’Etat camerounais exerce sur l’infrastructure et une réglementation stricte, qui ont pour conséquence des coûts exorbitants pour les fournisseurs d’accès à internet et les utilisateurs ».
AFP