La ministre française de la Francophonie Yamina Benguigui est arrivée lundi en fin de matinée à Goma, dans l’est de la République démocratique du Congo, pour une visite à caractère humanitaire qui la conduira dans un camp de personnes déplacées par le regain d’instabilité, a constaté l’AFP.
La ministre, qui était à Kinshasa pour le sommet de la Francophonie qui s’est achevé dimanche, doit s’entretenir avec le gouverneur de la province du Nord-Kivu, Julien Paluku, puis visiter l’hôpital Heal Africa, qui prend notamment en charge des victimes de violences sexuelles.
Dans l’après-midi, elle doit se rendre dans le camp de déplacés de Kanyaruchinya, situé à une dizaine de kilomètres de Goma, la capitale provinciale. Il compte 57.000 personnes, dont de nombreux femmes et enfants, arrivées au cours de plusieurs vagues.
Elles viennent du territoire de Rutshuru, frontalier du Rwanda et de l’Ouganda. C’est dans cette zone qu’opère depuis mai le Mouvement du 23 mars, un nouveau groupe armé. Les combats avec l’armée, qui connaissent une accalmie relative ont fait plus de 300.000 déplacés ou réfugiés.
« Ces familles, déjà très pauvres, ont laissé derrière elles leurs champs et leurs outils de production. Totalement démunies, privées de leur seule source de nourriture et de revenus, ces déplacés avaient (et pour certaines ont toujours) un besoin urgent d’assistance alimentaire », alerte le Programme alimentaire mondial (PAM).
Le PAM a distribué des rations alimentaires, des biscuits énergétiques et des bons d’achats qui ont permis de nourrir à Kanyaruchinya 55.000 déplacés entre juin et octobre, mais ses opérations d’urgence dans l’est concernent en tout 1,2 million de personnes.
L’agence onusienne recherche 66 millions de dollars (51 millions d’euros) pour cette mission d’urgence. Yamina Benguigui devrait officiellement annoncer une contribution de la France de 1 million d’euros. Elle doit par ailleurs signer une convention d’aide avec l’hôpital Heal Africa.
AFP