mercredi, avril 24, 2024
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Niger: six Africains, dont cinq humanitaires, enlevés dans le sud

Niger: six Africains, dont cinq humanitaires, enlevés dans le sud

Cinq travailleurs humanitaires, quatre Nigériens et un Tchadien, ainsi qu’un chauffeur nigérien ont été enlevés dimanche soir dans la localité de Dakoro, dans le sud-est du Niger, pays sahélien frappé dans le passé par des rapts d’Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi).

« Cinq humanitaires, dont un Tchadien, et un chauffeur nigérien ont été enlevés à leur domicile vers 22H00 locales (21H00 GMT) par des hommes bien armés venus à bord de deux véhicules tout-terrain » et qui « parlaient arabe, tamasheq (langue des Touareg, ndlr) et haoussa », une langue régionale, a déclaré à l’AFP Abou Mahamane, secrétaire général du département de Dakoro, joint par téléphone depuis Niamey.

Ils ont été « enlevés par des hommes de peau blanche et un de peau noire, parlant arabe. Le Tchadien a probablement tenté de résister et a été blessé mais il a quand même été embarqué », a indiqué de son côté une source humanitaire.

Quatre des personnes enlevées, « dont un médecin et un infirmier », appartiennent à l’ONG nigérienne Befen (Bien-être de la femme et de l’enfant au Niger) et à l’ONG tchadienne Alerte-santé, ont indiqué dans un communiqué conjoint ces deux organisations, oeuvrant notamment contre la malnutrition dans le pays touché cette année par une nouvelle crise alimentaire.

Befen et Alerte-santé « demandent leur libération et prioritairement celle de leurs collaborateurs qui auraient été blessés lors de cet incident ».

Les deux ONG « rappellent qu’elles sont des ONG médicales qui n’ont d’autre objectif que de juguler les situations les plus précaires et ce, en toute indépendance politique » et « impartialité ».

  Ravisseurs en route pour le nord du Niger

Après l’enlèvement, les ravisseurs « ont filé droit vers la région d’Agadez », dans le nord du Niger, voisin du Mali, et « les forces de l’ordre ont perdu leur trace vers la zone d’Abala, à environ 300 kilomètres au sud d’Agadez, dans la région de Tahoua », a expliqué Abou Mahamane, le responsable départemental.

« Des renforts sont arrivés sur place à Dakoro. Il reste encore des humanitaires africains, le site a été sécurisé par les renforts venus de Maradi et de Tahoua », a-t-il précisé.

Dakoro est situé dans la zone de Maradi, capitale économique du Niger et grande ville de cette région frontalière du Nigeria, le grand pays voisin où opère le groupe islamiste Boko Haram, qui a établi ces derniers mois des contacts avec Aqmi.

Dans le cadre de l’aide humanitaire, « des Occidentaux séjournent souvent à Dakoro, il est fort probable que les ravisseurs étaient à leur recherche », a estimé une source diplomatique occidentale à Niamey.

En septembre 2010, Aqmi avait enlevé sept personnes dans la région touareg d’Agadez, parmi lesquelles la mouvance jihadiste retient toujours quatre Français.

Au total neuf Européens, dont six Français, sont aux mains d’Aqmi au Sahel. L’un des groupes islamistes armés contrôlant, avec Aqmi notamment, le nord du Mali depuis six mois, le Mouvement pour l’unicité et le jihad en Afrique de l’Ouest (Mujao), retient en outre au moins trois otages algériens.

Le Conseil de sécurité de l’ONU a adopté vendredi une résolution pressant les pays ouest-africains de préciser leurs plans en vue d’une intervention militaire destinée à reconquérir le nord du Mali. Le texte invite aussi le gouvernement malien et les rebelles touareg, évincés dans le nord malien par les islamistes, à entamer un processus de négociation.

Le Niger, qui a connu plusieurs rébellions touareg sur son territoire et est l’un des pays de la région frappés par les opérations d’Aqmi, devrait fournir des troupes à une opération armée régionale au Mali.

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