lundi, octobre 14, 2024
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Le patronat sud-africain fait un geste pour terminer la grève dans les mines d'or

Le patronat sud-africain fait un geste pour terminer la grève dans les mines d'or

Le patronat sud-africain espérait mercredi un retour à la normale dans les mines d’or après s’être entendu avec le syndicat national des mineurs pour proposer des hausses de salaires, tandis qu’un violent bras de fer continue dans plusieurs mines de platine et les transports.

L’Afrique du Sud est touchée depuis deux mois par une vague de grèves sauvages qui a démarré de façon sanglante à la mine de platine de Marikana près de Rustenburg (nord) avant de s’étendre à tout ce bassin minier, puis à des mines d’or où plus de 50.000 mineurs refusaient toujours de reprendre le travail mercredi.

Sous pression, la Chambre des mines (patronat) a proposé d’accorder une série de primes et promotions que le syndicat national des mineurs (NUM) a accepté de soumettre pour ratification aux mineurs en grève.

Une formule qui dans les faits reviendra à payer davantage les mineurs mais qui permet de sauver les apparences et d’éviter de rendre caduque la convention salariale actuelle, sanctuarisée jusqu’en juin 2013.

L’annonce a été faite tard mardi soir et reste suspendue à l’acceptation des grévistes que le NUM a commencé à consulter mercredi, un véritable test pour l’organisation syndicale, débordée par sa base dans ce conflit et menacée dans sa représentativité.

Parmi les propositions faites par le patronat, « il n’y aurait plus de catégorie 3 » et « le premier niveau de la grille salariale dans les mines d’or sera la catégorie 4 », ce qui représente « un ajustement conséquent du salaire de base ».

La Chambre des mines, qui centralise la négociation salariale dans les mines d’or, a aussi proposé « une allocation pour les foreurs », ainsi qu’une catégorie pour toute une série d’employés allant de pair avec une meilleure rémunération.

« Le NUM va faire un compte-rendu aux grévistes de l’offre mise sur la table à la Chambre des mines, et tenter de les convaincre de reprendre le travail demain (jeudi) ou vendredi », a expliqué à l’AFP Sven Lunsche, un porte-parole de Gold Fields. Deux mines de ce groupe sud-africain sont en grève depuis septembre.

Le mouvement est suivi par environ 85% du personnel à KDC West près de Johannesburg (15.000 salariés) et Beatrix dans le centre du pays (9.000).

« Nous avons l’espoir que le NUM va faire revenir les grévistes au travail », a-t-il ajouté, refusant de révéler combien les mineurs allaient gagner en plus.

« Nous sommes dans une phase très sensible et nous nous sommes mis d’accord pour ne pas divulguer cette information », a également indiqué Alan Fine, un porte-parole d’AngloGold Ashanti, un autre producteur d’or sud-africain, dont les six mines d’or sont à l’arrêt (27.000 salariés).

Ces négociations dans l’or font partie des efforts pour régler la crise des mines sud-africaines, tragiquement exacerbée par une fusillade de la police contre des grévistes qui a fait 34 morts le 16 août et bouleversé le pays.

La majorité des mines d’or sont membres de la Chambre des mines mais pas Gold One, un groupe sud-africain à capitaux chinois qui a rompu mardi les contrats de travail de 1.400 employés en grève à sa mine d’or à Ezulwini, près de Johannesburg.

Le geste patronal pour les mines d’or ne règle en rien la situation chez Amplats, premier producteur de platine mondial, où la tension reste vive, sur fond de règlements de compte mortels entre grévistes et non-grévistes.

La semaine dernière, la direction a notifié leur licenciement à 12.000 grévistes et 8.000 autres mineurs risquent de subir le même sort, selon le NUM.

Très déterminés, les grévistes campent sur leurs revendications et réclament de fortes hausses de salaires, à l’instar de leurs collègues de la mine voisine de Marikana où la direction a accordé de 11 à 22% d’augmentations.

L’agitation sociale dans les mines se double d’un conflit, plus traditionnel mais tout aussi violent, qui affecte les transports routiers sud-africains depuis plus de deux semaines.

Deux routiers non grévistes ont été grièvement blessés, dont un par balles lundi soir, en marge de cette grève qui a déjà causé un mort et vu plusieurs dizaines de camions incendiés ou caillassés. Aucune date n’a été fixée pour une reprise des discussions qui portent là aussi sur les salaires. 

AFP 

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