samedi, juillet 27, 2024
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Afrique du Sud: les autorités reprennent la main dans la crise minière

Afrique du Sud: les autorités reprennent la main dans la crise minière
Les autorités sud-africaines semblaient reprendre la main lundi dans le bassin minier de Rustenburg (nord), où le jeune agitateur Julius Malema a été réduit au silence tandis que des compagnies ont annoncé la reprise de leurs opérations. Trois jours après l’annonce par le gouvernement de son intention de rétablir l’Etat de droit dans la région, le président Jacob Zuma a appelé lundi employeurs et grévistes à s’entendre « sans tarder », compte tenu de l’impact du conflit sur l’économie nationale.
« Nous pressons les salariés et leurs employeurs de trouver une solution sans tarder davantage compte tenu de l’impact (du conflit, ndlr) sur l’économie », a déclaré M. Zuma à l’ouverture du congrès du Cosatu, la grande confédération des syndicats sud-africains, alliée du pouvoir.
« Nous ne pouvons pas nous permettre une récession », a-t-il souligné, avant d’énumérer les dégâts que la crise du secteur a déjà infligé à la première économie d’Afrique.
L’évêque anglican Jo Seoka, médiateur dans le conflit de Marikana, qui a fait 45 morts depuis début août, a obtenu lundi un effort des grévistes pour revoir à la baisse leurs prétentions salariales, alors que la négociation se poursuit avec le groupe britannique Lonmin.
« Nous avons un mandat pour négocier un chiffre, les travailleurs ne sont pas mariés avec celui de 12.500 rands » (1.150 euros) réclamé par les grévistes depuis le début du mouvement, a-t-il déclaré à l’agence Sapa, à l’issue d’un meeting avec 2.000 grévistes. Des journalistes sur place ont évoqué la somme de 11.000 rands.

Afrique du Sud: les autorités reprennent la main dans la crise minière
Les mines de la région sont fortement perturbées depuis que les foreurs de celle de Marikana ont entamé une grève sauvage pour réclamer de fortes augmentations de salaires le 10 août.
Les tensions se sont exacerbées après la fusillade du 16 août, au cours de laquelle la police a abattu 34 manifestants porteurs d’armes traditionnelles.
Les forces de l’ordre ont mené ce week-end une spectaculaire opération dans les logements des mineurs de Marikana et ont bloqué des manifestations.
Elles ont arrêté 42 personnes lundi matin aux portes d’une mine du nord de la « ceinture de platine », près de Sun City, où des hommes étaient venus prêcher la grève.
Malema expulsé
Et, surtout, elles ont expulsé Julius Malema, ancien président de la Ligue de jeunesse de l’ANC exclu du parti dominant en avril, qui voulait s’adresser aux grévistes qu’a rencontrés Mgr Seoka.
Le jeune tribun populiste Malema, 31 ans, surfe sur la crise sociale: il a appelé la semaine dernière les mineurs à une grève cinq jours par mois jusqu’à ce qu’ils obtiennent tous 12.500 rands par mois.

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L’unité d’élite des « Hawks » (Faucons) de la police a ouvert une enquête contre Malema, accusé d’incitation à la violence et intimidations.
Le groupe australien Aquarius Platinum a annoncé que les opérations avaient repris lundi matin à sa principale mine de platine près de Rustenburg.
Le numéro quatre mondial du platine avait suspendu l’activité de cette mine vendredi pour des raisons de sécurité, alors que des manifestations violentes s’approchaient de ses portes.
Après Aquarius, l’activité devait reprendre mardi chez Amplats, filiale du groupe Anglo American et numéro un mondial du secteur, qui avait suspendu mercredi ses activités dans cinq mines de Rustenburg.
La mine de chrome exploitée par le groupe suisse Xstrata, qui avait été fermée vendredi soir, a quant à elle repris son activité quasi normalement, avec 90% de ses employés.
Les opérations d’une autre mine de chrome des environs exploitée par le groupe sud-africain Samancor sont cependant suspendues depuis vendredi.
Cette situation toujours tendue sur le front social devait être l’un des sujets majeurs du congrès du Cosatu, qui s’est ouvert à Johannesburg.
Alliée de l’ANC au pouvoir, la confédération syndicale –et notamment le Syndicat national des mineurs (NUM), sa principale composante–, a été accusé ces dernières semaines d’être trop complaisante avec le patronat et de ne pas défendre les intérêts des travailleurs.
Son autorité est de plus en plus contestée par de petits syndicats qui incitent les employés à déclencher des grèves dures, mais sa direction sera reconduite, faute d’opposants.

AFP

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