Le gouvernement malien a confirmé jeudi soir le retour vendredi à Bamako du président intérimaire Dioncounda Traoré qui était en convalescence à Paris depuis le 23 mai après une violente agression commise dans son bureau par des manifestants hostiles à son maintien au pouvoir.
« Le président intérimaire qui a séjourné en France pour des soins, regagne Bamako vendredi 27 juillet 2012. Son avion est attendu à 16H30 (locales et GMT) à l’aéroport de Bamako », indique un court communiqué officiel lu à la télévision nationale.
A Paris, des sources diplomatiques avaient indiqué jeudi matin que le président Traoré prévoyait de regagner Bamako vendredi. L’une d’elles avait assuré qu’il ne rentrait pas sous la pression internationale, mais qu’il entendait « assumer ses responsabilités ».
L’avion qui doit ramener M. Traoré dans son pays a quitté Bamako pour Paris jeudi après-midi, a appris l’AFP de source aéroportuaire malienne.
Les pays voisins du Mali, dont le nord est occupé depuis fin mars par des groupes islamistes liés à Al-Qaïda au Maghreb islmique (Aqmi), ont récemment sommé les autorités intérimaires maliennes de constituer un « gouvernement d’union nationale » d’ici le 31 juillet, sous peine de sanctions.
Ils ont aussi « exhorté » le président Traoré à demander « sans délai » à la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (Cédéao) et l’ONU l’envoi d’une force africaine au Mali.
Des chefs militaires de la Cédéao ont affirmé jeudi à Abidjan ne plus attendre qu’une résolution du Conseil de sécurité de l’ONU pour déployer au Mali quelque 3.000 hommes.
Le Conseil de sécurité s’est abstenu jusque-là de donner un mandat à une éventuelle force ouest-africaine au Mali, attendant plus de précisions sur ses contours et sa mission.
Le chef de l’Etat ivoirien Alassane Ouattara, président en exercice de la Cédéao, a déclaré jeudi à Paris espérer une résolution « dans les tout prochains jours » pour « une éventuelle intervention militaire ».
La Cédéao attend aussi une demande formelle de Bamako et une aide extérieure, notamment logistique.
Les autorités de transition au Mali ont été été mises en place en avril, moins d’un mois après un coup d’Etat qui avait renversé le 22 mars le président Amadou Toumani Touré et précipité l’occupation du nord du pays –plus de la moitié du territoire– par des groupes islamistes qui ont commencé à y imposer la charia (loi islamique).
Les putschistes ont quitté le pouvoir après un accord signé le 6 avril avec la Cédéao, qui prévoyait la formation d’un gouvernement de large union. Dirigés par le capitaine Amadou Haya Sanogo, les ex-putschistes restent influents à Bamako.
AFP