Plusieurs milliers de partisans de l’opposition au Togo ont manifesté samedi à Lomé pour protester contre une récente intervention des forces de l’ordre au domicile de l’opposant Jean-Pierre Fabre et exiger l’ouverture d’un dialogue politique avec le nouveau Premier ministre.
Le 14 juillet, des forces de l’ordre s’étaient introduites au domicile de M. Fabre, président de l’Alliance nationale pour le changement (ANC) avec des gaz lacrymogènes et avaient frappé les occupants, faisant des blessés. Quatre gendarmes et policiers dont un officier ont été sanctionnés, avait indiqué mercredi le ministre de la sécurité, le colonel Gnama Latta.
A l’appel du Front républicain pour l’alternance et le changement (Frac), une coalition de partis d’opposition ayant soutenu M. Fabre lors de l’élection présidentielle de mars 2010, les manifestants ont sillonné les rues de la capitale sans heurts, scandant des slogans hostiles au gouvernement.
M. Fabre et d’autres leaders de l’opposition dont l’ancien Premier ministre Agbéyomé Kodjo ont défilé en tête du cortège encadré par des forces de l’ordre.
Sur certaines pancartes on pouvait lire: « Non à la répression des manifestations pacifiques », « Non aux forces de répressions occultes et invisibles » ou encore « Faure doit démettre les tortionnaires de leurs fonctions et les mettre à la disposition de la justice ».
« La population doit se mobiliser pour venir à bout de ce régime qui ne respecte pas la constitution et les droits de l’homme », a déclaré à l’AFP M. Fabre. « Le prochain gouvernement doit très rapidement se mettre au travail et régler les problèmes en vue de l’organisation d’un dialogue », a-t-il souligné.
Le président togolais Faure Gnassingbé a nommé jeudi un nouveau Premier ministre, Kwesi Ahoomey-Zunu, ministre du Commerce, en remplacement de Gilbert Houngbo qui a démissionné le 12 juillet.
M. Ahoomey-Zunu, 54 ans, est également secrétaire général de la présidence depuis janvier 2008.
Sa nomination intervient alors que le gouvernement fait face depuis quelques jours à une série de manifestations du collectif « Sauvons le Togo » pour dénoncer l’adoption par l’Assemblée nationale d’une loi modifiant certaines dispositions du code électoral à quelques mois de législatives prévues en octobre.
AFP