Le président guinéen Alpha Condé a affirmé n’avoir « jamais accordé aucun nouveau permis minier » depuis son arrivée au pouvoir fin 2010 et a défendu la « transparence » de sa gestion de ce secteur crucial pour la Guinée, dans un entretien accordé mardi à l’AFP à Paris.
« Depuis que je suis arrivé, aucune société n’a eu de permis (d’exploitation ou d’exploration minier) et on n’a renouvelé le permis de personne », a déclaré le président guinéen, interrogé sur les critiques de sa gestion du secteur minier (25% du PIB) par l’opposition.
« Beaucoup de sociétés sont venues me voir me proposant de mettre jusqu’à 2 milliards de dollars à ma disposition contre un permis. J’ai refusé. Moi je n’ai jamais donné des mines contre de l’argent », a-t-il insisté.
« Je suis décidé à ce qu’il y ait la transparence. Je le fais en collaboration totale avec la Banque mondiale », qui aide la Guinée dans le processus de révision des contrats existants, a-t-il ajouté.
« La preuve, a-t-il dit, c’est que pour la négociation pour le chemin de fer et le port en eau profonde (du site minier de Simandou, sud-est), la Banque mondiale nous a aidés, nous a envoyé des avocats, et ça a changé complètement la nature de nos discussions avec Rio Tinto », le géant minier anglo-australien.
Après 12 années de négociations, un accord sur l’exploitation du gisement de fer de Simandou était intervenu en avril 2011 entre Rio Tinto et la Guinée, qui s’était vu offrir 15% du projet et l’option d’étendre sa participation jusqu’à 35%.
Selon cet accord, l’infrastructure du site deviendra automatiquement propriété du gouvernement guinéen dans un délai de 25 à 30 ans après sa construction. Des royalties s’élevant à 3,5% devront également lui être versées pendant la durée d’exploitation de la mine.
Le pouvoir a récemment été très critiqué pour un emprunt de 25 millions de dollars à Palladino, une société détenue par le milliardaire sud-africain Walter Hennig. Cet emprunt serait, s’il n’était pas remboursé, converti en actions minières, selon l’hebdomadaire britannique Sunday Times qui avait révélé l’affaire en juin.
Alpha Condé a confirmé l’existence de cet emprunt (à 15 ans), mais assuré qu’il aurait « déjà été remboursé » si le Fonds monétaire international (FMI) n’avait dit « son désaccord », pointant « le risque d’augmentation des dépenses » alors que la Guinée vise l’achèvement de l’initiative Pays pauvres très endettés (PPTE) pour un allègement de la dette avant la fin 2012.
AFP