
Une nouvelle manifestation est en effet prévue vendredi pour protester contre les violences mercredi près du ministère, qui ont fait neuf morts et 168 blessés selon un bilan donné jeudi par l’armée. L’hôpital de campagne installé non loin de là avait fait état la veille de 20 morts.
« Nous sommes engagés à assurer des élections 100% honnêtes », a déclaré le général Mohammed al-Assar, membre du Conseil militaire, lors d’une conférence de presse. « La transparence de l’élection ne fait pas de doute », a-t-il ajouté.
De nombreuses critiques se sont élevées après la disqualification de dix des 23 candidats au motif de dossiers de candidature incomplets ou irréguliers.
Ces critiques viennent particulièrement des partisans d’un leader salafiste, Hazem Abou Ismaïl, qui constituaient une grande partie des manifestants attaqués mercredi par des assaillants au Caire.

« Nous ne soutenons aucun candidat », a assuré le général Assar.
Depuis le départ de M. Moubarak « il y a eu de grands changements, il n’y aura pas de falsification de la volonté du peuple de nouveau », a-t-il poursuivi en allusion aux fraudes qui marquaient autrefois les scrutins.
« Pourquoi les forces armées penseraient-elles à falsifier les élections? Si nous le voulions, nous aurions falsifié les législatives » qui se sont déroulées sur plusieurs mois fin 2011-début 2012, a-t-il poursuivi.
« Depuis novembre 2011, nous répétons que les forces armées et le CSFA s’engagent à remettre le pouvoir avant le 30 juin 2012. C’est une position de principe, parce que nous ne voulons pas le pouvoir », a-t-il ajouté.
Le calme régnait jeudi matin près du ministère de la Défense, mais des centaines de personnes réclamant le départ du pouvoir militaire étaient toujours sur place.
Mercredi des assaillants non identifiés, accusés d’être des hommes de main en civil agissant sur commande, avaient attaqué les protestataires rassemblés depuis plusieurs jours. Les deux camps avaient échangé jets de pierres et cocktails molotov, et des coups de feu avaient également été entendus.

Le général al-Assar, qui a qualifié les évènements de « très regrettables », a indiqué que le Parquet avait commencé à enquêter.
Le général Mokhtar al-Molla, autre membre du CSFA, a mis en garde contre toute menace contre le ministère de la Défense.
« La responsabilité, le devoir, la loi et le droit de légitime défense ainsi que l’honneur militaire imposent aux membres des forces armées de défendre le ministère de la Défense et les installations militaires car elles sont un symbole de l’honneur militaire et du prestige de la nation », a-t-il déclaré.
« Si quelqu’un s’approche de (ces installations), il en sera responsable », a-t-il ajouté.
Des groupes, dont certains actifs lors de la révolte anti-régime du début 2011, ont appelé à une manifestation de masse vendredi près du ministère pour protester contre les violences.
« Les sit-in dans ce lieu-là sont dangereux, parce qu’il est proche du ministère de la Défense et d’installations militaires. La place de ces sit-in est place Tahrir », le grand carrefour du centre ville, épicentre de la révolte anti-Moubarak resté depuis le lieu privilégié des manifestations, a dit le général Assar.