Le roi Juan Carlos d’Espagne, au coeur d’une polémique pour être allé chasser l’éléphant au Botswana pendant que son pays se débat dans la crise, a présenté mercredi des excuses publiques, un coup de théâtre sans précédent pour ce souverain vieillissant. L’image, inédite, a frappé tout le pays: le roi âgé de 74 ans, visage grave et fatigué, appuyé sur deux béquilles, sortant de sa chambre d’hôpital filmé par la télévision.
En quelques mots, Juan Carlos présente alors ses excuses: « Je regrette beaucoup. Je me suis trompé et cela ne se reproduira pas ».
Peu après, le roi quitte en voiture l’hôpital où il était soigné depuis samedi, saluant d’un geste discret, par la vitre baissée, la foule massée dehors.
« C’est absolument nouveau. Jamais il ne s’est produit un tel épisode, que je sache, où un roi a présenté ses excuses pour son comportement », remarque Antonio Torres del Moral, professeur de droit constitutionnel et expert de la monarchie espagnole.
Tout avait commencé samedi, lorsque le roi d’Espagne a dû être rapatrié d’urgence du Botswana où il était en « voyage privé », selon la version officielle de la Maison royale.
En fait, il s’agissait d’une expédition de chasse à l’éléphant, comme le confirmera plus tard le gouvernement du petit pays africain.
L’escapade royale serait passée inaperçue si Juan Carlos n’avait fait une chute vendredi, se blessant à la hanche. Il a été opéré samedi à l’hôpital San Jose à Madrid, où les médecins lui ont posé une prothèse.
Opacité, « frivolité », dépenses inconsidérées: les médias et certains responsables politiques se déchaînent alors contre ce coûteux voyage pour le roi d’un pays miné par la crise et le chômage, soumis à une rigueur sans précédent.
Selon le quotidien de centre-droit El Mundo, le roi aurait été invité par un magnat hispano-saoudien d’origine syrienne, Mohamed Eyad Kayali, bras droit en Espagne du ministre saoudien de la Défense.
Une photo de Juan Carlos prise en 2006, posant fusil à la main devant un éléphant mort au Botswana, publiée en Une de plusieurs quotidiens espagnols dimanche, illustre le malaise.
La photo avait été prise au cours d’un précédent voyage fait avec la société Rann Safaris, qui organise des safaris coûtant jusqu’à 45.000 euros, selon le gouvernement du Botswana.
La polémique, assortie d’appels à l’abdication, a pris un ton d’une violence inédite, écornant l’image de ce souverain habituellement populaire, respecté pour avoir conduit la transition démocratique après la dictature franquiste, et d’une famille royale connue pour sa simplicité.
Depuis samedi, les nouvelles positives sur la santé du roi, distillées par la Maison royale ou par la reine Sofia répondant elle-même aux médias, ne sont pas parvenues à masquer le malaise.
D’autant que l’épisode du Botswana fait suite à une dangereuse accumulation de déboires pour le roi et son entourage.
Fin 2011, éclate le scandale de corruption impliquant Inaki Urdangarin, le gendre de Juan Carlos. Ce dernier répondra, en décembre, en appelant les responsables publics à faire preuve de « rigueur, de sérieux et d’exemplarité ».
Des accrocs de santé à répétition, depuis une opération d’une tumeur bénigne au poumon en mai 2010, ont aussi terni son image et placé les Espagnols face à l’horizon de plus en plus proche du passage de pouvoir au prince héritier Felipe.
Une perspective délicate pour l’avenir de la monarchie dans un pays où les sondages montrent que les Espagnols sont plus attachés à la personne de Juan Carlos qu’à l’institution, se déclarant « Juancarlistes » plutôt que « monarchistes ».
Selon Antonio Torres del Moral, le roi « a bien fait » de présenter ses excuses, « parce que son comportement n’a pas été ‘exemplaire’, selon les mots qu’il a employés en décembre, et l’opinion publique commençait à se retourner. C’était préoccupant ».
En quelques mots, Juan Carlos présente alors ses excuses: « Je regrette beaucoup. Je me suis trompé et cela ne se reproduira pas ».
Peu après, le roi quitte en voiture l’hôpital où il était soigné depuis samedi, saluant d’un geste discret, par la vitre baissée, la foule massée dehors.
« C’est absolument nouveau. Jamais il ne s’est produit un tel épisode, que je sache, où un roi a présenté ses excuses pour son comportement », remarque Antonio Torres del Moral, professeur de droit constitutionnel et expert de la monarchie espagnole.
Tout avait commencé samedi, lorsque le roi d’Espagne a dû être rapatrié d’urgence du Botswana où il était en « voyage privé », selon la version officielle de la Maison royale.
En fait, il s’agissait d’une expédition de chasse à l’éléphant, comme le confirmera plus tard le gouvernement du petit pays africain.
L’escapade royale serait passée inaperçue si Juan Carlos n’avait fait une chute vendredi, se blessant à la hanche. Il a été opéré samedi à l’hôpital San Jose à Madrid, où les médecins lui ont posé une prothèse.
Opacité, « frivolité », dépenses inconsidérées: les médias et certains responsables politiques se déchaînent alors contre ce coûteux voyage pour le roi d’un pays miné par la crise et le chômage, soumis à une rigueur sans précédent.
Selon le quotidien de centre-droit El Mundo, le roi aurait été invité par un magnat hispano-saoudien d’origine syrienne, Mohamed Eyad Kayali, bras droit en Espagne du ministre saoudien de la Défense.
Une photo de Juan Carlos prise en 2006, posant fusil à la main devant un éléphant mort au Botswana, publiée en Une de plusieurs quotidiens espagnols dimanche, illustre le malaise.
La photo avait été prise au cours d’un précédent voyage fait avec la société Rann Safaris, qui organise des safaris coûtant jusqu’à 45.000 euros, selon le gouvernement du Botswana.
La polémique, assortie d’appels à l’abdication, a pris un ton d’une violence inédite, écornant l’image de ce souverain habituellement populaire, respecté pour avoir conduit la transition démocratique après la dictature franquiste, et d’une famille royale connue pour sa simplicité.
Depuis samedi, les nouvelles positives sur la santé du roi, distillées par la Maison royale ou par la reine Sofia répondant elle-même aux médias, ne sont pas parvenues à masquer le malaise.
D’autant que l’épisode du Botswana fait suite à une dangereuse accumulation de déboires pour le roi et son entourage.
Fin 2011, éclate le scandale de corruption impliquant Inaki Urdangarin, le gendre de Juan Carlos. Ce dernier répondra, en décembre, en appelant les responsables publics à faire preuve de « rigueur, de sérieux et d’exemplarité ».
Des accrocs de santé à répétition, depuis une opération d’une tumeur bénigne au poumon en mai 2010, ont aussi terni son image et placé les Espagnols face à l’horizon de plus en plus proche du passage de pouvoir au prince héritier Felipe.
Une perspective délicate pour l’avenir de la monarchie dans un pays où les sondages montrent que les Espagnols sont plus attachés à la personne de Juan Carlos qu’à l’institution, se déclarant « Juancarlistes » plutôt que « monarchistes ».
Selon Antonio Torres del Moral, le roi « a bien fait » de présenter ses excuses, « parce que son comportement n’a pas été ‘exemplaire’, selon les mots qu’il a employés en décembre, et l’opinion publique commençait à se retourner. C’était préoccupant ».
AFP