jeudi, mars 28, 2024
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Les présidents des deux Soudans s'accusent d'avoir choisi la guerre

Les présidents des deux Soudans s'accusent d'avoir choisi la guerre
Les présidents des deux Soudans se sont accusés mutuellement jeudi d’avoir choisi la guerre, tandis que Juba dénonçait des bombardements de l’aviation de Khartoum pour la première fois sur une localité d’importance au Soudan du Sud « Nos frères au Soudan du Sud ont choisi la voie de la guerre, appliquant des plans étrangers dictés par des parties qui les soutenaient pendant la guerre civile », a déclaré le président soudanais Omar el-Béchir à la presse à Khartoum.
« Béchir a annoncé une guerre totale avec la République du Soudan du Sud. Tout ce que nous avions résolu dans l’Accord de paix global nous revient désormais comme un problème », a déclaré son homologue Sud-Soudanais, Salva Kiir, devant le Parlement à Juba.

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Il faisait référence à l’accord qui avait mis fin en 2005 à 22 ans de guerre civile Nord/Sud et qui a abouti à terme à la partition du Soudan en juillet 2011. Mais des questions cruciales laissées en suspens, comme le tracé de la frontière ou le partage des revenus pétroliers, ont fait monter les tensions.
« J’ai toujours dit que je n’entraînerais pas le peuple du Soudan du Sud dans la guerre, mais si nous sommes agressés de cette façon, nous devons nous défendre », a-t-il lancé dans son discours applaudi par les élus, tandis que des habitants de la capitale manifestaient leur soutien dans les rues.
Jeudi, Juba a accusé Khartoum d’avoir bombardé pour la première fois une localité d’importance, Bentiu, chef-lieu de l’Etat sud-soudanais d’Unité.
 « Ils ont largué des bombes sur la localité de Bentiu et apparemment ils visaient un pont », a affirmé à l’AFP Atem Yaak Atem, vice-ministre de l’Information, sans faire état de victimes.

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Le pont en question, situé près d’un complexe de l’ONU, relie Bentiu à une route qui mène vers le nord.
Par ailleurs, M. Kiir a déclaré qu’il n’ordonnerait pas à son armée de se retirer de la zone pétrolière contestée d’Heglig, prise mardi à l’armée soudanaise, rejetant les appels en ce sens mercredi du Conseil de sécurité de l’ONU et de l’Union africaine (UA).
Le 26 mars, les troupes sud-soudanaises s’étaient déjà emparées brièvement des champs pétroliers d’Heglig, repris le lendemain par l’armée de Khartoum.
 Le président sud-soudanais a également menacé d’envoyer ses troupes dans la province d’Abyei, autre zone contestée à la frontière avec le Soudan, si les Nations unies n’obtenaient pas le départ des soldats soudanais qui l’occupent depuis mai 2011.
M. Kiir a reproché aux Nations unies leur inaction malgré les plaintes du jeune Soudan du Sud, indépendant depuis juillet 2011, concernant les bombardements menés par l’aviation soudanaise sur son territoire.
Les deux Soudans n’ont jamais semblé aussi proches d’une nouvelle guerre. Des combats intenses ont fait rage dans la zone de Heglig, dont le champ pétrolier assure une large part de la production de brut du Nord mais que le Sud revendique.

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« Toute la production est arrêtée » depuis l’attaque de mardi, a précisé Ahmed Haroun, gouverneur de l’Etat soudanais du Kordofan-Sud, où se trouve Heglig. « Notre armée gère la situation et nous espérons que les opérations seront finies d’ici quelques heures », a-t-il ajouté.
L’organisation Médecins sans Frontières (MSF) a annoncé que ses dispensaires proches de la frontière au Soudan du Sud soignaient des civils blessés dans les combats ou les bombardements.
« Dans cette région, la population est sur la ligne de front. Les urgences arrivent les unes après les autres », a déclaré Emmanuel Roussier, le chef de la mission de MSF à Juba.
Le pétrole est un point de contentieux majeur: le Soudan du Sud dispose de la majorité des réserves mais dépend des infrastructures du Nord pour exporter, et les deux pays ne parviennent pas à s’entendre sur des frais de transit qui permettraient un partage de ces revenus essentiels pour leurs économies.
Mercredi, Khartoum a annoncé son retrait des pourparlers menés sous l’égide de l’UA. Et les deux capitales se sont déjà livrées à une surenchère de déclarations bellicistes, appelant leurs populations à se préparer à la guerre.
La Norvège, qui avait joué un rôle clé dans les négociations de paix en 2005, a exprimé jeudi son « inquiétude » et rappelé qu’il était « vital » que chacun des deux pays respecte la souveraineté de l’autre.

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