
Dans les ruelles autour de l’avenue Bourguiba, des policiers armés de matraques, très agressifs, ont chargé sur des petits groupes de manifestants. D’autres policiers en civil chargeaient à mobylette.
Des personnes ont été tabassées et blessées, selon un témoin.
Les gens criaient: « Dégage! Dégage! » reprenant le slogan de la révolution et hurlaient: « on n’a pas peur, la rue est au peuple! ». La plupart des cafés et boutiques avaient fermé leurs rideaux et certaines rues étaient désertes, jonchées de pierres et de grenades lacrymogènes.
« Je suis consterné. Les gens que la révolution a amenés au pouvoir sont aujourd’hui ceux qui nous empêchent de manifester », a déclaré à l’AFP l’ancien président de la Ligue tunisienne des droits de l’Homme Mokhtar Trifi.
La manifestation de lundi avait été appelée sur les réseaux sociaux pour commémorer « la journée des martyrs », en souvenir de la répression sanglante par les troupes françaises d’une manifestation à Tunis le 9 avril 1938.
L’avenue Bourguiba, artère symbole de la révolution tunisienne et endroit où sont généralement organisés tous les mouvements de contestation, est interdite aux rassemblements depuis le 28 mars suite à des incidents lors d’une manifestation d’islamistes qui s’en étaient pris à des artistes.
AFP