Un an après une meurtrière crise postélectorale, le président ivoirien Alassane Ouattara a joué la carte de la stabilité avec un gouvernement reconduit, mais s’est mis en première ligne sur l’épineux dossier de la sécurité en s’octroyant la Défense. « Du réchauffé! », titrait mercredi en « Une » le quotidien indépendant Soir-Info, « Beaucoup de bruits pour rien! La montagne accouche d’une souris » pour L’intelligent d’Abidjan: le nouveau cabinet formé mardi a surpris tout le monde, et en a déçu beaucoup.
Oubliés les « techniciens » régulièrement promis et les femmes notablement sous-représentées: excepté le chef de l’ex-rébellion Guillaume Soro – jusque-là Premier ministre et ministre de la Défense, et élu lundi président de l’Assemblée nationale -, tous les ministres ont été reconduits.
Mais une promesse de taille a été tenue: celle faite lors de la présidentielle de 2010 au Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI) de l’ancien président Henri Konan Bédié de nommer l’un des siens à la « Primature », en l’occurrence Jeannot Ahoussou Kouadio, qui reste par ailleurs ministre de la Justice.
« J’ai décidé de reconduire tous les membres de l’équipe gouvernementale sortante, au regard de l’important travail accompli », a expliqué M. Ouattara mercredi lors du conseil des ministres, exhortant l’équipe Ahoussou à oeuvrer au « décollage » économique d’un pays en forte récession depuis la crise postélectorale (décembre 2010-avril 2011) qui a fait quelque 3.000 morts.
Devant ce gouvernement, « on est très dubitatif, déçu et surpris », confie toutefois à l’AFP une source diplomatique occidentale.
Côté ivoirien, l’idée est, selon cette source, de « ne pas bouleverser l’équipe en place » avant la conclusion entre Abidjan et les institutions internationales d’un très important allègement de la dette ivoirienne, désormais attendu au second semestre 2012. « Mais les bailleurs de fonds avaient demandé le départ de certains ministres! », insiste cette source.
–« Cruciale » réforme du secteur de la sécurité–
Plusieurs membres du gouvernement soupçonnés d' »affairisme » étaient dans le collimateur mais aucun n’a été débarqué. Cependant, le chef de l’Etat a averti mercredi qu’il « n’hésiterait pas à mettre fin aux fonctions des ministres » indélicats.
Finalement, la grosse surprise tient à ce que M. Ouattara s’est attribué le portefeuille de la Défense, un geste exceptionnel qui souligne combien la situation reste préoccupante.
« La réforme du secteur de sécurité reste cruciale pour l’avenir du pays », confirme Rinaldo Depagne, spécialiste de la Côte d’Ivoire à International Crisis Group (ICG), interrogé par l’AFP.
« On est toujours dans un schéma où l’armée n’a pas vraiment d’ordre et de structuration », affirme-t-il.
Des milliers d’ex-combattants rebelles ayant aidé M. Ouattara à s’imposer après le refus de l’ex-président Laurent Gbagbo de céder le pouvoir fin 2010 ont été intégrés de facto dans l’armée, les nouvelles Forces républicaines (FRCI), dont le format reste entièrement à définir et où voisinent les ennemis d’hier.
Surtout, des milliers de jeunes « volontaires » ou « associés » ayant aussi combattu pour M. Ouattara restent dans la nature, promis à une force de « réserve » encore bien vague.
Or, il y a urgence: les incidents, parfois meurtriers, entre FRCI et habitants rythment encore la chronique ivoirienne.
« On veut que ça aille plus vite », concède-t-on dans l’entourage du président.
« La seule manière de combler le vide Soro était que Ouattara se saisisse directement du dossier », analyse un proche des cercles du pouvoir. « Ouattara a pris des risques ».
Oubliés les « techniciens » régulièrement promis et les femmes notablement sous-représentées: excepté le chef de l’ex-rébellion Guillaume Soro – jusque-là Premier ministre et ministre de la Défense, et élu lundi président de l’Assemblée nationale -, tous les ministres ont été reconduits.
Mais une promesse de taille a été tenue: celle faite lors de la présidentielle de 2010 au Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI) de l’ancien président Henri Konan Bédié de nommer l’un des siens à la « Primature », en l’occurrence Jeannot Ahoussou Kouadio, qui reste par ailleurs ministre de la Justice.
« J’ai décidé de reconduire tous les membres de l’équipe gouvernementale sortante, au regard de l’important travail accompli », a expliqué M. Ouattara mercredi lors du conseil des ministres, exhortant l’équipe Ahoussou à oeuvrer au « décollage » économique d’un pays en forte récession depuis la crise postélectorale (décembre 2010-avril 2011) qui a fait quelque 3.000 morts.
Devant ce gouvernement, « on est très dubitatif, déçu et surpris », confie toutefois à l’AFP une source diplomatique occidentale.
Côté ivoirien, l’idée est, selon cette source, de « ne pas bouleverser l’équipe en place » avant la conclusion entre Abidjan et les institutions internationales d’un très important allègement de la dette ivoirienne, désormais attendu au second semestre 2012. « Mais les bailleurs de fonds avaient demandé le départ de certains ministres! », insiste cette source.
–« Cruciale » réforme du secteur de la sécurité–
Plusieurs membres du gouvernement soupçonnés d' »affairisme » étaient dans le collimateur mais aucun n’a été débarqué. Cependant, le chef de l’Etat a averti mercredi qu’il « n’hésiterait pas à mettre fin aux fonctions des ministres » indélicats.
Finalement, la grosse surprise tient à ce que M. Ouattara s’est attribué le portefeuille de la Défense, un geste exceptionnel qui souligne combien la situation reste préoccupante.
« La réforme du secteur de sécurité reste cruciale pour l’avenir du pays », confirme Rinaldo Depagne, spécialiste de la Côte d’Ivoire à International Crisis Group (ICG), interrogé par l’AFP.
« On est toujours dans un schéma où l’armée n’a pas vraiment d’ordre et de structuration », affirme-t-il.
Des milliers d’ex-combattants rebelles ayant aidé M. Ouattara à s’imposer après le refus de l’ex-président Laurent Gbagbo de céder le pouvoir fin 2010 ont été intégrés de facto dans l’armée, les nouvelles Forces républicaines (FRCI), dont le format reste entièrement à définir et où voisinent les ennemis d’hier.
Surtout, des milliers de jeunes « volontaires » ou « associés » ayant aussi combattu pour M. Ouattara restent dans la nature, promis à une force de « réserve » encore bien vague.
Or, il y a urgence: les incidents, parfois meurtriers, entre FRCI et habitants rythment encore la chronique ivoirienne.
« On veut que ça aille plus vite », concède-t-on dans l’entourage du président.
« La seule manière de combler le vide Soro était que Ouattara se saisisse directement du dossier », analyse un proche des cercles du pouvoir. « Ouattara a pris des risques ».
AFP